Traité de MaastrichtUnion européenne

Olivier Delorme : « Qui peut prétendre aujourd’hui que Séguin avait tort ? »

ENTRETIEN. Il y a 30 ans jour pour jour, Philippe Séguin faisait son grand discours en opposition au traité de Maastricht. Un bréviaire pour tous les amoureux de la France et de son indépendance. Nous avons interrogé l’historien Olivier Delorme – auteur de 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe, chez H&O -, sur ce texte historique.

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Front populaire : 30 ans après, que retenez-vous de ce grand discours souverainiste ?

Olivier Delorme : Ce discours est d’abord une défense du peuple souverain. Séguin y défend une motion d’irrecevabilité du projet de réforme constitutionnelle présenté par le gouvernement pour permettre la ratification du traité de Maastricht – sans doute le plus mal négocié par la France de toute son histoire diplomatique, depuis le traité de Troyes (1420) qui faisait du roi d’Angleterre l’héritier de la couronne de France. Cette motion est fondée sur l’article 3 de la Constitution : « La souveraineté nationale appartient au peuple » d’où il découle, pour Séguin, que « aucune assemblée ne peut déléguer un pouvoir qu’elle n’exerce qu’au nom du peuple » alors qu’on demande « au Parlement, qui n’en a pas le droit, rien moins que d’abandonner sa compétence législative aux organes communautaires chaque fois que ceux-ci le jugeront nécessaire pour l’application du traité. »

La première partie du discours est en réalité une dénonciation de la « méthode Monnet », sur laquelle est fondée tout l’édifice européen, et qui consiste à transférer les...

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