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Patrimoine français : quand la Commission européenne s’attaque à la lavande

ARTICLE. Coup dur pour le savoir-faire français. Dans la Drôme, les producteurs de lavande sont inquiétés par une nouvelle réglementation européenne, menaçant de classer leurs huiles essentielles dans la catégorie des produits chimiques et toxiques. Une situation catastrophique pour l’intégralité du secteur.

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« Lavandes en danger - cessation d’activité », peut-on lire en lettres rouges sur fond blanc, au détour d’une promenade dans le paysage drômois. Et pour cause : une nouvelle réglementation européenne visant à classer leurs huiles essentielles dans la catégorie des « produits chimiques » menace directement la commercialisation de ces produits.

À l’origine de cette mesure, l’ambition « zéro pollution » annoncée par le fameux Green Deal européen. Elle s’inscrit dans la stratégie de la chimie durable, prévue pour quantifier et qualifier toutes les molécules chimiques. Bien que la lavande soit utilisée pour son parfum et ses vertus médicinales depuis l’époque romaine en Méditerranée, la présence de deux allergènes potentiels que sont le Linalol et le Limonène inquiète Bruxelles.

« Le problème, confie un cultivateur drômois au micro de France Bleu, c'est qu'ils réfléchissent molécule par molécule, alors que dans les huiles essentielles de lavande par exemple, il y a plus de 600 molécules ! Ils refusent de considérer les huiles essentielles comme une substance globale ». Et naturelle, pourrait-on rajouter, obtenue par distillation par entraînement à la vapeur d’eau. Ce qui compromet par ricochet la production de thym, de sauge ou encore de romarin…

Un secteur en expansion

Par cette mesure, un véritable écosystème emblématique du sud-est de la France se retrouve menacé. Producteurs, distillateurs, transformateurs, parfumeurs, savonniers ou encore aromathérapeutes, la production de lavande représente pour l’Hexagone quelque 2.500 producteurs, 130 distilleries et 300 entreprises.

Cette nouvelle réglementation européenne aura donc de quoi inquiéter l’intégralité de la filière, bien au-delà de la simple production d’huiles essentielles. Pour ne prendre qu’un exemple : le miel. « Pas de lavande, pas de plantes, plus d’apiculture », se désole Alain Aubanel au micro de France 3 Régions. Puisque ce miel constitue 25% de la composition du nougat de Montélimar, conformément au cahier des charges de ce...

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