Cela n’est pas nouveau, la Pologne cherche depuis plusieurs années à se ranger sous une protection nucléaire pour éviter un sort similaire à celui de l’Ukraine, et ne possède pas elle-même l’arme atomique. Le pays limitrophe à la Russie et la Biélorussie craint le caractère belliciste de ses voisins, encore plus depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. L’élection de Donald Trump en novembre 2024 a rebattu certaines cartes, dont celle de l’atlantisme, particulièrement ancrée dans cette partie de l’Europe de l’Est. La France semble bien partie pour bénéficier du même capital attractif pour la Pologne, pays signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 1969, et qui ne peut donc se doter de l’arme nucléaire.

Ce vendredi 18 avril, Bloomberg a publié un entretien accordé par le président polonais Andrzej Duda, qui confirme le vif intérêt polonais pour la France tout en voulant jouer sur deux tableaux. À savoir rechercher la protection de la dissuasion nucléaire française contre une menace russe potentielle, tout en continuant à demander l’accès aux armes atomiques américaines, partagée dans le cadre de l’appartenance de la Pologne à l’OTAN. « Ces deux idées ne sont ni contradictoires ni mutuellement exclusives », affirme le président polonais. « Nous vous invitons à étendre le partage nucléaire à notre territoire », appuie-t-il, soulignant sa volonté d’acquérir le statut « hôte » de la dissuasion nucléaire continentale, qu’importe le sponsor.

La Pologne veut le contrôle de la bombe

En l’absence d’un entrain manifeste des Américains — « Je serais choqué que le président [Donald Trump] décide de soutenir l’extension des armes nucléaires à l’est de l’Europe. Nous devons être prudents, car nous jouons avec l’avenir de la civilisation humaine » s’est par ailleurs inquiété à la télévision américaine, le vice-président JD Vance. Notons que la France est le...