Trump, Poutine et l'ombre d'une Ukraine démembrée
CONTRIBUTION / OPINION. La volonté de Donald Trump de mettre fin à la guerre menée par Poutine contre Kiev se réalisera peut-être, mais avec le spectre d’une partition territoriale. Se dirige-t-on vers une paix en Ukraine sans l’Ukraine ?
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Donald Trump veut mettre fin à l’horrible guerre en Ukraine, et c’est heureux. Ce conflit qui a déjà tué, en 3 ans et deux mois, sur le front deux cent mille fils, pères, maris, frères ; et, mais seulement en Ukraine, des dizaines de milliers de civils, des milliers de viols, et plus de 20 000 enlèvements d’enfants (source Children of War). Pensant que la guerre était en partie la conséquence de la politique (il est vrai critiquable) de Joe Biden et de son clan, Donald Trump a cru qu’il suffirait d’annoncer de larges concessions à Poutine pour que la guerre s’arrête rapidement. Et d’abord un cessez-le-feu ou une simple trêve ; même pas un armistice. Or Poutine refuse même une trêve, continue à tuer des civils, et tente d’imposer une négociation de paix avec le seul Trump, sans l’Ukraine ni les Européens. Négocier la paix alors que la guerre continue de plus belle ! ? Incohérent et jamais vu.
Et voilà que, depuis peu, courent des propos lunaires selon lesquels, parmi les diverses solutions politiques envisagées, figurerait celle d’une partition de l’Ukraine : comme pour l’Allemagne (1945/1991), la Corée (depuis 1948), le Vietnam (1945/1975), voire la France occupée (1940/1944). C’est un ex-général américain, Keith Kellogg (81 ans), l’émissaire américain en Ukraine, qui vient de lancer cette « idée » dans une interview publiée ce samedi 12 avril 2025, par Times. Techniquement cela s’accompagnerait d’une présence de forces européennes (françaises et anglaises !), et de forces russes sur le territoire ukrainien ! Et Kellogg « explique » : « Vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s’est passé avec Berlin après la Seconde Guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine » (sic). Il aurait dans l’idée’ que le fleuve Dniepr pourrait être la ligne de partage, comme frontière naturelle. Sauf...