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Pour relancer l’économie post-covid, faut-il taxer les entreprises ?
DÉBAT. Le Royaume-Uni a annoncé cette semaine vouloir augmenter l’impôt sur les grosses sociétés, tout en préservant les petites entreprises. Objectif : financer les aides à l’économie et réduire le déficit public induit par la crise de covid. Faut-il s’inspirer des Britanniques ? C’est le débat de ce dimanche.
L’époque de Margaret Tchatcher, de son soutien inconditionnel aux entreprises et de son attractivité fiscale sont révolus outre-Manche. Les entreprises vont devoir mettre la main à la poche. C’est ce qu’a déclaré, ce mercredi 3 mars, Rishi Sunak, Chancelier de l’Échiquier (l’équivalent de notre ministre des Finances) devant la Chambre des Communes. Il s’agit d’une augmentation de l’impôt sur les sociétés de 19% à 25% d’ici 2023 afin de répondre à la hausse spectaculaire de la dette publique causée par les mesures prises contre la pandémie de coronavirus dans le pays.
Cette augmentation des impôts ne concernera cependant pas les petites entreprises. En outre, les sociétés qui investissent bénéficieront, selon M. Sunak, de « déductions fiscales ». Ce dernier table, grâce notamment à cette mesure, sur une croissance du PIB de 4% en 2021 pour retrouver son niveau d’avant la pandémie mi-2022. Cette hausse d’impôt se place cependant à contre-courant de la politique habituelle du Royaume-Uni, surtout depuis le Brexit, de compétitivité fiscale.
Mais le débat prend de l’ampleur un peu partout : comment faire pour pallier la flambée du déficit public et pour venir en aide aux personnes les plus touchées par la pandémie de covid-19 ? En France, l’an dernier, le PIB a chuté de 8,2%, pire performance économique depuis la seconde guerre mondiale. Dans ce contexte, l’ancien grand patron Louis Gallois a défendu sur Europe 1 la mise en place « pendant deux ans, par exemple » d’un impôt de solidarité sur les plus aisés. D’autres voix se font entendre pour faire payer les « gagnants de la crise ». Il s’agirait par exemple de demander un effort aux entreprises de la grande distribution, aux firmes numériques ou à l’industrie pharmaceutique. D’aucuns réclament également un rétablissement de l’ISF, supprimé par Emmanuel Macron en début de mandat....
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