Depuis l’apparition de l’homosapiens, l’humanité s’est toujours divisée en deux catégories, celle qui domine et celle qui est dominée. Pour dominer, il faut être souverain. Pour être souverain, il faut ne pas dépendre. « La souveraineté est le pouvoir de commander et de contraindre, sans être commandé ni contraint » (Jean Bodin, Les Six livres de la République). Confrontée à la contre-attaque de l’impérialisme ainsi qu’à la concurrence des BRICS, l’Union européenne dispose-t-elle des moyens économiques et géostratégiques correspondant à ses prétentions politiques, ou devra-t-elle se contenter de la politique de ses moyens ?

La dépendance, un syndrome systémique de l’Union européenne

Allant de pair avec les incontournables besoins en matière d’énergie, des ressources minérales très spécifiques s’avèrent d’une importance primordiale dans leur contribution au développement des nouvelles technologies. Malheureusement, s’agissant de ces deux paramètres, l'Union européenne dépend en quasi-totalité de l’importation, et plus particulièrement des puissances avec lesquelles elle veut rivaliser.

Avec une production gazière de l’ordre de 23 % l’Union européenne dépend à plus de 75 % de l’importation. De 2020 à 2023, cette consommation a augmenté de 17,8 %, passant de 343 à 404 milliards de m3.

Les besoins en pétrole de l’Union européenne dépendent à plus de 95 % de l’importation. En 2020 sa production de pétrole était de l’ordre de 3,8 % de sa consommation.

Avec 22 % de la demande globale d’uranium en 2023, soit 12 672 tonnes, les 98 réacteurs qui composent le parc électronucléaire de l’Union européenne constituent le deuxième consommateur au monde. Cependant, les rares pays producteurs de l’Union européenne ont cessé leurs activités au plus tard en 2016 (Tchéquie, Roumanie).

À l’heure où, désireuse de faire son entrée dans l’ère numérique, l’Union européenne promeut l’arrivée de l’ordinateur quantique, du recours à l’intelligence artificielle, à la robotique dans le domaine de...