Commission européenne

« Qatargate » : après le Parlement européen, c’est au tour de la Commission d’être visée

ARTICLE. Un haut fonctionnaire de la Commission aurait bénéficié de voyages gratuits, pris en charge par le Qatar, alors même que ses collaborateurs négociaient un accord dans le domaine de l’aviation avec ce pays. La médiatrice européenne Emily O’Reilly s’est chargée d’envoyer un courrier à la présidente de la Commission pour demander des explications.

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Jusqu’à présent, elle était épargnée par le scandale. Après le Parlement, c’est au tour de la Commission européenne de se retrouver citée dans le Qatargate. Le haut fonctionnaire de la Commission, l'Estonien Henrik Hololei, numéro un de la direction générale MOVE (mobilité et transports), aurait accepté neuf voyages gratuits en classe affaires sur Qatar Airways entre 2015 et 2021. Le Qatar et des organisations proches de cet Etat auraient pris en charge les déplacements.

La médiatrice européenne Emily O’Reilly a envoyé un courrier le 3 mars à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour demander des explications. Selon elle, cette histoire « soulève des questions légitimes quant à une éventuelle influence indue du processus décisionnel de l'UE dans ce domaine ». Un accord avait été négocié entre l’Union européenne et le Qatar sur le transport aérien, qui avait abouti sur une signature le 18 octobre 2021.


Un accord non négligeable


Selon Le Point, cet accord n’était pas dérisoire. En effet, le Qatar représente le 15e marché hors UE dans le domaine de l’aviation, avec un peu plus de 6 millions de passagers. Cet accord dit de « ciel ouvert » défendait une « concurrence loyale » et se penchait également sur la transparence financière, les questions sociales et les normes environnementales. Même si la Commission s’est défendue en affirmant que le haut fonctionnaire Henrik Hololei n’avait pas pris part directement aux négociations, cela n’est pas du goût de la médiatrice Emily O’Reilly, étant donné que « le directeur général assume en dernier ressort la responsabilité de ces négociations ».

Au sein de la Commission, pour les fonctionnaires, les déplacements payés par un tiers (États membres, États tiers, ou autres organisations invitantes) doivent être supervisés par le directeur général du département en question qui jauge s'il y a conflit...

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