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SCAF : Dassault répond à l’Allemagne

ARTICLE. L’Allemagne menace de mener le programme d’avion de combat européen (SCAF) sans la France. Chiche, semble presque leur répondre, un brin provocateur, Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation.

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NICOLAS MESSYASZ/SIPA


Décidément, le SCAF ne cesse de faire parler de lui. Le programme d’avion de combat européen — qui regroupe France, Allemagne et Espagne — qui doit remplacer à terme le Rafale et l’Eurofighter aura pour le moment coûté 3,6 milliards d’euros dans sa première phase. Une somme investie en vain ? Difficile de le savoir tout comme de prévoir ce qu’il adviendra du programme, tant la France et l’Allemagne accumulent les désaccords par la voie de leurs deux industriels, Dassault Aviation et Airbus.

Le projet arrive au terme de la première échéance et les différents acteurs doivent désormais entamer la seconde phase. Une étape déterminante et coûteuse — cinq milliards d’euros — qui devrait permettre la construction d’un premier démonstrateur ainsi que ses équipements opérationnels. Mais les industriels peinent à se mettre d’accord sur le périmètre des rôles accordés à chacun. Contre toute attente — la France ayant l’image d’un pays qui a traditionnellement la fâcheuse tendance de tout céder à son voisin germanique — Dassault n’hésite pas à croiser le fer avec ses partenaires allemands et espagnols.

« On a les compétences, on est tout à fait ouvert à la coopération », a rappelé le 23 septembre Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, lors de l’inauguration de sa nouvelle usine basée à Cergy (Val-d’Oise). Mais pas à n’importe quel prix : « on demande juste une petite chose. Donnez-nous la capacité de driver (de diriger, ndlr) le programme ; c’est-à-dire dans la gouvernance, je n’accepterai pas qu’on soit à trois autour de la table pour décider de tout ». En somme, la France exige la place du roi et relègue plus ou moins ses partenaires au rôle de sous-traitants.


La piste de la Suède et du Royaume-Uni


Guère enthousiaste face à cette exigence, faute d'habitude à ce que la France lui résiste peut-être, l’Allemagne souffle...