FPContenu payant

Silvio Berlusconi, les racines du populisme

OPINION. Dix ans après avoir été évincé du Parlement en raison d’une condamnation pour fraude fiscale, l’ex-chef du gouvernement italien a déclaré espérer y revenir à l’occasion des législatives. Retour sur une personnalité spécialiste de la communication.

/2022/08/14230347186_1a8e3fabfb_b

« Ce sera une télé Beaujolais en semaine avec Champagne le samedi. » Quand il présente la future grille des programmes de La Cinq, ce 22 novembre 1985, dans un français quasi parfait, Silvio Berlusconi est déjà une star des médias et de la libre entrepris en Italie.  Dérivée du Canale 5 italien dont elle reprendra tous les codes, au même titre que le feront Telecinco en Espagne et Telefunf en Allemagne, La Cinq est la première chaine privée commerciale lancée en France et assumée telle quelle. Ses (nombreux) opposants lui reprochent de fabriquer une télé « Coca-Cola », vide de sens et abrutissante, des années avant que Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, déclare dans une interview désormais mythique « vendre du temps de cerveau disponible » aux annonceurs de sa chaîne. Stratégie et objectif clairement annoncés dès le début des années 1980 par Berlusconi en Italie et première marche vers un accès au pouvoir mouvementé et rocambolesque mais bien réel qui ne pose rien de moins que les bases de la stratégie moderne des grands leaders populistes des années et décennies à venir.

Du pain et des jeux

Indiscutablement doué pour les affaires et surfant sur la création et le succès de sa holding Fininvest, Silvie Berlusconi poursuit et doit son assise comme sa popularité à la reprise en 1986 du Mian AC, club de foot alors en difficulté qu’il saura relever à coup d’investissements et de recrutements talentueux pour le porter au sommet. Situation et modèle transposés à l’identique de ce côté-ci des Alpes par un certain Bernard Tapie avec l’Olympique de Marseille et le succès que l’on sait, ce qui aurait pu constituer un marche pied en or pour la mairie de Marseille et, qui sait, la Présidentielle, si les affaires n’avaient pas rattrapé l’homme d’affaires. Contrairement à un Tapie...

Vous aimerez aussi