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Terres rares : la Chine fait chanter l'Europe

ARTICLE. Dans la guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis, la Chine entend bien se servir de sa position dominante sur les terres rares. L’Europe se retrouve victime collatérale d’un conflit qui met en avant son extrême dépendance à l’Asie.

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/AP/SIPA


En France, comme le veut l’adage, si l’on n’a pas de pétrole, on a des idées. Et en Chine, « le Moyen-Orient a son pétrole, la Chine a ses terres rares », scandait le réformateur Deng Xiaoping en 1992. Phrase prémonitoire, tant la Chine est devenue le maître du monde sur ce marché. Position dominante qu’elle entend bien préserver. D’après le Financial Times, le pays de Xi Jinping a expressément demandé aux entreprises étrangères de ne pas constituer de stocks de terres rares sous peine d’être confrontés à des mesures de rétorsion et à des pénuries.

De fait, la Chine a exporté 3 188 tonnes d’aimants permanents en terres rares en juin dernier, ce qui représente une baisse de l’ordre de 38 % par rapport à l’année précédente. Confronté à cette réduction de volume, spectatrice de la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine à coup de droits de douane, l’Europe assiste, spectatrice et impuissante. En juillet, Ursula von der Leyen s’est rendue à Pékin afin de négocier un accord provisoire avec la Chine afin d’alléger les restrictions sur les exportations de terres rares. Sans obtenir de grandes avancées.

L’industrie retient son souffle, car elle est cruellement dépendante pour partie de certains des 17 éléments, qualifiés arbitrairement de terres rares, car en réalité relativement abondants sur la croûte terrestre. Si la Chine est devenue le pivot mondial en la matière — les États-Unis s’approvisionnent à hauteur de 96 % en terres rares auprès d’elle — c’est qu’elle en maîtrise les techniques d’extraction et de raffinage. Un savoir-faire délaissé par l’occident — la France notamment — qui a préféré délocaliser en Asie ces activités polluantes au début des années 2000.

Limiter les ambitions militaires

Dès lors, même si elle va jusqu’à importer de Birmanie un tiers des...

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