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UE : la liberté de la presse, cheval de Troie pour l’espionnage des journalistes ?

ARTICLE. Alors que les dernières négociations autour de l’acte européen sur la liberté des médias s’achèvent, un alinéa permettant aux États membres qui estiment que la « sécurité nationale » est menacée d’espionner des journalistes fait débat.

/2023/06/Espionnage-presse-UE-freedom-act


« Aucun journaliste ne devrait être espionné en raison de son activité ; aucun média public ne devrait devenir un organe de propagande. » Prononcés le 16 septembre dernier, lors de la présentation de l’acte européen sur la liberté des médias (European Media Freedom Act), ces mots de la vice-présidente de la Commission européenne, Věra Jourová, ont mal vieilli.

Le but de ce règlement européen vise, en principe, à établir un cadre européen pour la liberté des médias et à assurer une pluralité dans le traitement de l’information. En visant, sans le dire, l’influence de certains gouvernements de l’Est dits « illibéraux » sur leurs médias publics — notamment la Hongrie de Viktor Orban —, le texte avait notamment pour but de renforcer l’indépendance éditoriale des rédactions, de veiller à éviter la concentration des médias, mais aussi d’instaurer de « solides garde-fous pour empêcher l’utilisation de logiciels espions contre les médias, les journalistes et leurs familles ». Une annonce alors saluée par les associations de journalistes et critiquée par les éditeurs de presse pour son caractère intrusif… même si on a du mal à comprendre la raison pour laquelle l’Union européenne vient mettre son nez dans la façon dont les États régulent leur espace...

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