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UE : Viktor Orban défie la Commission européenne

ARTICLE. Après les vives critiques proférées par Vera Jourova à l’encontre de son pays, le premier ministre hongrois a sonné la fin de la récré ; il exige la démission de la commissaire.

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C’est une première dans l’histoire des institutions européennes. Lundi, dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, Viktor Orban a demandé la démission de Vera Jourova : « Ces déclarations sont incompatibles avec son actuel mandat et sa démission est indispensable. » Ces déclarations ? C’était vendredi dernier, dans un entretien accordé au journal allemand Der Spiegel. La commissaire européenne en charge des Valeurs et de la Transparence avait déclaré : « M. Orban aime dire qu’il construit une démocratie illibérale. Je dirais : il construit une démocratie malade. »

C’est peu dire que le premier ministre hongrois n’a pas apprécié la sortie : « Ces déclarations ne sont pas seulement une attaque directe contre le gouvernement démocratiquement élu de la Hongrie qui est devenue un lieu commun, c'est aussi une humiliation envers la Hongrie et le peuple hongrois. La première est inappropriée, la seconde est inacceptable. » Pour Viktor Orban, la commissaire européenne a manqué à son devoir de neutralité – devoir par ailleurs consacré par le traité de Lisbonne -, estimant que les prises de position de la responsable tchèque « constituent une violation flagrante du principe de coopération sincère et empêchent tout futur dialogue significatif entre la Hongrie et la vice-présidente. »

Vera Jourova entend donc laver plus blanc que blanc en traquant partout de potentiels sursauts totalitaires. Viktor Orban n’est toutefois pas le seul à avoir un CV. Il faut rappeler que la commissaire tchèque, qui a entamé en 2019 son deuxième mandat à la Commission sous l’aile d’Ursula von der Leyen, a échoué par deux fois à se faire élire dans son propre pays et qu’elle a connu trois changements de parti, passant allègrement des sociaux-démocrates aux conservateurs, avant de rejoindre le libéral Andrej Babis, en 2011. Cerise sur le gâteau, Le Point rappelait même l’année dernière qu’elle a écopé de 33...

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