Affaire Depardieu : ces artistes à la rescousse du « monstre sacré »
CONTRIBUTION / OPINION. La tribune des cinquante artistes en soutien à Gérard Depardieu a interloqué notre lecteur. Peut-on tout excuser au motif de la défense de notre patrimoine culturel ?
« Les femmes adorent faire du cheval ; elles ont le clito qui frotte sur le pommeau de la selle ; et là elles jouissent énormément ; c’est des grosses salopes. » Voici les propos, désormais publics, extraits d’un voyage de Gérard Depardieu en Corée du Nord.
Ce billet ne porte pas sur la substance des propos et exclut toute considération sur d’autres accusations à l’encontre de Depardieu, mais s’intéresse plutôt à la mécanique dialectique des artistes qui mettent leur créativité au service de la défense de ces propos infâmes.
Une tribune signée de 50 artistes, certains très connus, d’autres beaucoup moins, a été immédiatement publiée pour défendre « le plus grand des acteurs ». Il a fallu racler les tiroirs pour arriver à un chiffre rond et respectable de 50 ; la liste est plus ou moins organisée par notoriété des signataires, et je dois avouer n’avoir aucune idée de qui sont ces personnes à partir du 30e dans la liste, tout en reconnaissant que des noms immenses du cinéma français se trouvent dans cette liste… Ce n’est pas la première fois que les artistes volent au secours de l’un des leurs, et je trouve intéressant d’expliquer la dialectique de la défense de Depardieu en regard de celle de Roman Polanski, qui revient très régulièrement. On notera au passage que la femme de celui-ci, Emmanuelle Seigner, est l’une des signataires de la tribune en défense de celui-là.
Quels sont les arguments avancés par les défenseurs de ces deux monstres sacrés du cinéma ?
On commence toujours par invoquer la « présomption d’innocence. » Mais les faits sont avérés et ne sont pas contredits par leurs auteurs. Yann Moix a confirmé l’authenticité de la vidéo en Corée du Nord ; de même que Polanski admet avoir sodomisé une petite fille de 13 ans dans les années...