opinionsEcologie

Agronomie, agriculture : retrouver les fondamentaux de la science des sols

OPINION. La crise environnementale actuelle nous amène à repenser notre modèle agricole dont l'artificialisation des sols a produit des ravages. Pour amorcer cette transition, il est nécessaire de revenir aux fondamentaux de la science des sols afin de retrouver des terres fertiles.

/2021/06/Champ

On a souvent réduit la définition de l'agronomie à la seule science des sols. Puis, peu à peu, l’évolution des pratiques agricoles aidant, cette notion fut élargie à un domaine plus vaste – en l’occurrence – à l’étude scientifique des problèmes physiques, chimiques et biologiques posés par la pratique de l’agriculture. Dans les pays développés, l’agriculture se vit même être étroitement liée au développement économique et social de ceux-ci.

L’exode rural, la diminution du pouvoir politique des « paysans » et les difficultés de gestion et de protection des espaces ruraux devinrent les sujets d’analyse de nombreux experts. Les spécialisations de certains territoires (bassin céréalier, betteravier, élevage, viticole…) ainsi que le décrochage de nombreuses zones géographiques attirèrentl’attention de la Commission européenne. Des crédits importants furent attribués à ces zones rurales sensibles dessinées sur des cartes selon moult critères. Ce fut le cas pour l’Espagne, la Pologne, les pays de l’Est, le sud de l’Italie et certaines régions françaises dont les zones de montagnes (cf : politique différenciée éligible aux crédits FEOGA).

Vint 1992. Pendant la conférence de Rio, fut exprimée une forte préoccupation face à la dégradation des ressources naturelles (pollution, érosion, fertilité moindre, biodiversité en danger). L’industrialisation de l’agriculture commença alors à poser question. Juste retour des choses, un mouvement s’engagea pour revenir aux fondamentaux de l’agronomie, prenant conscience de notre égarement face à l’excès de travail des sols et à l’utilisation excessive d’engrais chimiques, de produits phytosanitaires,...

Je me rappelle d’un témoignage récent d’un agriculteur du Cher, constatant l’appauvrissement inexorable du sol de ses champs (sol mal aéré, absence de lombrics et de micro-organismes,...) et décidant en conséquence de limiter le labour en profondeur du sol, l’utilisation (raisonnée) d’engrais, l’établissement de plans d’épandages rigoureux avec fractionnement de ceux-ci, le semis de prairies d’hiver servant d’engrais verts etc. La disparition locale des...

Vous aimerez aussi