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L’indicateur européen pour évaluer le risque lié à l’exposition aux pesticides fait polémique

ARTICLE. L’indice européen HRI-1 choisi par Gabriel Attal en février 2024 au détriment de l'indice français utilisé jusqu'alors, laisse perplexes les experts. L’Inrae, l'Institut national de recherche pour l’agriculture et l’environnement, l’estime trop limité. De quoi doucher l’enthousiasme du gouvernement à l’annonce des résultats présentés ce jour ?

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PATRICK SICCOLI/SIPA


La France mène la guerre aux pesticides. Mais est-elle efficace ? Le comité d’orientation stratégique et de suivi (COS) de la Stratégie Ecophyto 2030, représenté entre autres par la ministre de l’Agriculture Annick Genevard, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder a livré les premiers résultats de son action. En 2022, dernier chiffre communiqué en date, l’indicateur HRI-1, qui mesure le danger des pesticides, a baissé de 36 % — contre 50 % pour l’ensemble de l’Union européenne — par rapport à la période de référence (2011-2013). Une réduction en trompe l’œil, car l’indicateur stagne autour des 60 (64 en 2022) depuis 4 ans.

Cette baisse « traduit l’effectivité des retraits européens d’approbation de substances actives ainsi que les efforts nationaux mis en œuvre pour réduire l’utilisation et les risques liés à l’emploi de produits phytopharmaceutiques », peut-on lire dans le communiqué du COS. « En 2023, on note une baisse de 97 % des ventes des substances les plus à risque (CMR1) par rapport à la période de référence 2015-2017 », se félicite Agnès Pannier Runacher. Mais l’indicateur HRI-1 est contesté par différentes ONG, ainsi que par l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture et l’environnement).

Cet institut a été mandaté en juin 2024 suite à la polémique provoquée par l’abandon du précédent indicateur français, le Nodu, au nom de la « volonté d’éviter toute surtransposition » exprimée par Gabriel Attal, alors Premier ministre. Priorité aux règlementations européennes. L’indicateur évaluait les effets globaux d’un pesticide sur la durabilité de l’agriculture, en intégrant des paramètres connexes notamment écologiques, économiques et sociaux. Tandis que le HRI-1, plus simple, estime le danger immédiat d’un pesticide pour l’environnement et la santé humaine. En outre, étant européen, il permet de se comparer aux autres pays...

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