Gauche woke

Anatomie de la gauche : le gauchisme (3/3)

OPINION. Du combat pour la liberté à l’avènement du wokisme, la gauche a radicalement changé depuis ses origines. Dernière partie de ce triptyque : l’avènement du wokisme, ultime fracture à gauche.

/2022/03/gauche-3


Entre les Verts et les Jaunes, l’union apparait désormais impossible. Les premiers plaident la cause du multilatéralisme, de l’Europe, les deuxièmes défendent la nation souveraine. Les premiers se méfient des dérives populistes des seconds, les seconds dénoncent l’insupportable gauche de riches et de bobos des premiers. Une nouvelle lutte des classes fracture de façon durable les deux gauches ; il faudra s’attendre à ce que leur affrontement soit demain de plus en plus dur. Entre les deux, en France, la fracture s’est faite en trois temps.

Premier temps sous le Mitterrandisme, dans les années 90. Thomas Piketty, dans son Capitalisme et Idéologie, date de cette époque le retournement inédit des électorats populaires, pauvres, ouvriers, prolétaires, qui peu à peu désertent la gauche. L’histoire, dans l’ensemble des pays développés, la France n’y faisant pas exception, est à une bizarre sécession des partis de gauche avec leur base électorale traditionnelle. Blair, Clinton, Mitterrand puis Jospin en France sont de ces mouvements dits de gauche qui ne comptent plus sur la traditionnelle base électorale ouvrière pour gagner les élections. Toute cette sociale démocratie épouse sans retenue au tournant des années 90 le libéralisme économique, et focalise sa ligne de démarcation avec la droite sur le sociétal. À partir de ces années commence le basculement quasi définitif du vote ouvrier, du parti communiste et socialiste, vers l’abstention ou le Front national. À partir du mitterandisme, les partis de gauche, communiste et socialiste perdent le vote ouvrier. Leur cœur de clientèle désormais est ailleurs,...

Vous aimerez aussi