Apologie de la laïcité (partie 1)
OPINION. Forgée, dans la douleur souvent, au fil de l’histoire, la laïcité est désormais un principe indissociable de notre civilisation française. Dans cette première partie, l’auteur en présente la genèse, ainsi que les nombreux défis auxquels elle doit aujourd’hui faire face.
Beaucoup ont écrit, écrivent et écriront sur la laïcité. Voici une contribution de plus. La laïcité dont je fais l’apologie ici est celle que je connais, comprends, ressens et vis en France. Je laisse à des esprits plus experts le soin de parler de la situation de la laïcité en d'autres pays où elle est comprise, ressentie, vécue différemment, ou en d'autres pays encore où, tout simplement, elle n’existe pas. Cela dit, chacun sait que tous les pays sont ramifiés les uns aux autres et que ce qui se passe chez les uns a inévitablement des répercussions chez les autres.
La marmite d’eau bénite
Je fais partie de ceux et celles qui ont été plongés dès la naissance dans la marmite d’eau bénite du catholicisme omniprésent, tout puissant et prétendument omniscient. Je suis sorti de la marmite à l’adolescence. Après m’être ébroué, séché et repris mon souffle, j’ai compris plusieurs choses. Obliger qui que ce soit à croire quoi que ce soit, c’est lui tenir la tête sous l’eau, c’est le noyer. Rien ni personne ne peut contraindre l’athée à croire et le croyant à ne pas croire. Croire ou ne pas croire est une affaire rigoureusement personnelle qui peut être une fulgurance inexplicable ou bien l’aboutissement d’un lent cheminement. Vivre, ce n’est pas barboter dans l’eau tiède d’une marmite de certitudes, vivre c’est marcher, dans le monde immense de la connaissance toujours aiguillonné par la curiosité et le doute. L’entomologiste J.H Favre nous dit à juste titre que « le dernier mot du savoir est le doute ». Chercher à comprendre, tout en ayant des convictions et des doutes : voilà le triple et troublant paradoxe auquel la laïcité nous aide à faire face.
Liberté, égalité, fraternité, laïcité
Si, au fronton de la République, on lisait le mot laïcité aux côtés...