Lorsque, le 24 février dernier, Joe Biden annonce son intention de briguer un second mandat — comme il est de tradition pour chaque président américain sortant —, celui-ci s’est heurté à un scepticisme quasi général, y compris chez ses propres partisans. En dépit d’un début de mandat très ambitieux — plan massif de rénovation des infrastructures publiques, politique de réindustrialisation, affirmation du développement des technologies de pointe en faveur de la transition énergétique —, d’un sens géopolitique qui manquait cruellement à son prédécesseur — le soutien militaire à l’Ukraine a réussi à faire oublier le désastre de l’évacuation de Kaboul en août 2020, laissant le champ libre aux talibans — et d’une Amérique renouant avec une crédibilité perdue sur la scène internationale et ayant plus qu’honorablement sauvé les meubles dans des élections de mi-mandat qui s’annonçaient pourtant catastrophiques, le bilan reste en demi-teinte.

Dans un pays où, plus encore qu’ailleurs, l’apparence, le paraître, l’image et la communication prédominent sur le reste, l’âge avancé et la santé visiblement précaire du président actuel posent un réel problème. Malgré les images contrôlées par ses spin doctors en communication, « Sleepy Joe » — « Joe l’endormi », comme le surnommait de façon peu charitable Donald Trump lors de leur duel de 2020 — apparaît de plus en plus fréquemment comme un homme de son âge, fatigué et parfois franchement à côté de la plaque. La seule question qui semble vraiment se poser est simple : les Américains sont-ils prêts à redonner les clés de leur pays pour quatre nouvelles années à un homme qui aura 86 ans à la fin d’un hypothétique second mandat ?

Poste stratégique

Depuis Nelson Rockefeller en 1974, chargé de contrebalancer un très mauvais président (Gerald Ford), la charge de vice-président est un poste stratégique. Étroitement lié à son supérieur, il est partie prenante...