Le 15 décembre 2022, des députés de l’Assemblée nationale rédigeaient une proposition de loi dont l’intitulé était bien précis : « Proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France ». L’intention est louable. Le sujet est d’actualité. Pourtant, l’expression utilisée de « bâtir » la société du bien vieillir peut apparaître comme étrange, au regard du travail accompli depuis l’après-guerre dans la prise en considération, même insuffisante, du phénomène de vieillissement de la population française.

Amnésie parlementaire ? Oublis historiques ? Affirmations péremptoires ? Communication opportuniste ? Nous le pensons !

De manière générale, le désir des séniors et des personnes âgées demeure la recherche de ce que l’on appelle un vieillissement réussi. Essayons, à travers quelques affirmations de cette proposition de loi, de montrer combien celle-ci peut apparaître inutile, dépassée, insuffisante, et nous dirions même, presque pathétique, au regard de celles et de ceux qui l’ont exprimé, c’est-à-dire des élus de la république.

Évoquons au préalable la mise en exergue, dans cette proposition de loi, de la mise en place par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 d’examens médicaux de prévention par « la mise en place de rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie (20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans) dès 2023 ». Il est utile de rappeler qu’actuellement, le système permet à chaque Français de pouvoir effectuer des bilans de santé réguliers, dans des conditions de choix et de liberté.

Mais le plus extraordinaire reste qu’il n’est pas mentionné les graves problématiques — d’ailleurs exprimées dans cette loi de financement sous une forme atténuée — relatives aux carences en termes de personnels médicaux, de l’existence de déserts médicaux qui ne cessent de se multiplier, ainsi que l’état de délabrement de notre système hospitalier, que tous les citoyens constatent avec stupeur et gravité.

Il est intéressant...