Pour faire passer la pilule de sa réforme des retraites – assez logiquement très impopulaire auprès des actifs –, le gouvernement avait consenti un geste en 2023 en faveur de son électorat le plus fidèle, les retraités. En l’occurrence, il s'agissait de revaloriser les petites pensions, celles ne dépassant pas 1 350 euros bruts mensuels. Près de 850 000 retraités ayant cotisé 120 trimestres au minimum étaient concernés. Chose promise, chose due, les principaux intéressés vont bénéficier dès mercredi 25 septembre d’un virement de 600 euros en moyenne visant à régulariser les douze derniers mois non perçus. Quant à leur pension, elle devrait progresser de 50 euros en moyenne et par mois.

Tout le monde ne goûte pas la nouvelle de la même manière, tant le sujet des retraites est devenu sensible ces dernières semaines, à mesure que le voile posé sur ce sujet s’est déchiré. Car la France est lourdement endettée. À la fin du premier trimestre 2024, la dette nette des administrations publiques s’élevait à 2 922,3 milliards d'euros au premier trimestre 2024, et s’établissait à 102,4 % du PIB. Un joli cadeau d’adieux de la part de l'ex-ministre de l'Économie Bruno le Maire. Pendant ses sept ans d’exercice, la dette aura progressé de 839 milliards d’euros.

Désormais, l’heure est à l’analyse. Si la dette nationale explose, c’est en partie lié à des baisses d’impôts dont la taxe d’habitation), à la gestion des crises (sanitaires, ukrainienne, énergétique) ou une légère augmentation des dépenses de l’État. Mais de très loin en tête de ce classement, arrivent les augmentations de dépenses liées aux retraites avec 438 milliards d’euros, soit 52 % du total net. Rien que pour la seule année 2023, la somme totale des versements liée aux retraites atteint les 380 milliards d’euros (soit 13,6 % du PIB du...