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Bouleversements migratoire et démographique : la fin de l’assimilation ?

CONTRIBUTION / OPINION. L’assimilation à la française fonctionne de moins en moins à cause de l’ampleur du phénomène migratoire et des défaillances de l’État. Est-ce la fin de notre modèle républicain ?

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L’immigration, comme phénomène social, revient à faire l’expérience de la relation entre l’installation sur le territoire national d’étrangers et les différences entre le « nous » et les « autres ». Or, le projet immigrationniste consiste en deux choses : l’effacement du caractère étranger de l’immigré par rapport aux autochtones et la promotion de l’installation de ces éléments exogènes sur un territoire qui n’est pas le leur.

Cette idéologie migratoire repose sur un narratif composé d’une logique économique, philosophique, émotionnelle, culturelle et politique. Comme le remarque Vincent Coussedière dans son essai Éloge de l’assimilation, Critique de l'idéologie migratoire (Éditions du Rocher, 2021), cette idéologie migratoire tue le modèle assimilationniste français et se fonde, en particulier, sur l’idée que la démocratie doit être post-nationale, multiculturelle et que le Nord, en déclin démographique, doit absorber le trop-plein du Sud. Aucune politique authentique d’assimilation ne sera à nouveau possible sans un moratoire sur l’idéologie migratoire, sur l’idée d’assimilation et sans un constat honnête sur les enjeux démographiques en France et hors de France.

L’origine coloniale de l’assimilation


L’idée d’assimilation est indissociable des premières spéculations concernant la colonisation. Aussi faut-il rappeler que c’est la IIIe République, appuyée par des réseaux d’influence (presse, trusts ou Grand Orient de France), qui a constitué l’essentiel de l’empire colonial français, imposant son protectorat à la Tunisie et au Maroc, se lançant dans la conquête de l’Indochine et de l’Afrique de l’Ouest et équatoriale, et enfin de Madagascar.

Animés par un mélange d’optimisme des Lumières, de « mission civilisatrice » et d’intérêts matériels et financiers, ce sont surtout des hommes de gauche (Jules Ferry, Victor Hugo, Léon Blum) et des libéraux (Lucien-Anatole Prévost-Paradol, Paul Leroy-Beaulieu, Stuart Mill) qui vont se faire les ambassadeurs de cette « aide » envers les supposées « races inférieures ». L’idée d’une pluralité de civilisation et d’une relativité des cultures n’est pas de mise, et...

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