AbstentionSouveraineté

Candidats à l’impuissance

OPINION. Le deuxième tour des élections régionales a eu lieu hier, et à nouveau la même comédie et les mêmes commentaires de plateaux. En réponse, à nouveau la même abstention, maintenue, comme pour dire « merde ». L’historien Olivier Delorme nous livre ses impressions.

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Ma vie de citoyen commença avec les municipales de 1977. Depuis, j’ai toujours voté, soit en personne soit par procuration, quel que soit le scrutin, municipal, cantonal, régional, législatif, présidentiel, référendaire. Même pour la parodie d'élection pour la parodie de parlement de l'UE.

Mais c'est terminé depuis les dernières municipales.

Tant qu’il s’agira de désigner ceux qui conduiront la même politique – à quelques variantes près – déterminée à Berlin via les traités européens et hors de tout contrôle démocratique du peuple français, je ne me prêterai plus à une comédie élective qui fait croire que nous sommes encore en démocratie.

Le vote ne fait pas la démocratie : on votait sous le Second Empire ou dans les démocraties populaires. Une assemblée délibérante ne fait pas la démocratie : on n’en finirait pas de citer les régimes autoritaires d’hier ou d’aujourd’hui dans lesquels on parlotte dans le vide d’hémicycles où rien ne se décide – comme c’est le cas dans celui de Strasbourg.

La démocratie, c’est la capacitépour un peuple – ou pour une partie d’un peuple dans le cas d’assemblées locales – de déterminer une politique. Ce n’est plus le cas en régime d’Union européenne où, comme l’a dit justement Juncker à propos de la Grèce « il n’y a pas de démocratie contre les traités européens », autrement dit : il n’y a plus de démocratie du tout. Référendums irlandais, français, néerlandais, grec dont les résultats ont été annulés ; élections législatives italiennes et grecques bafouées à deux reprises dans chaque pays soit par la mise à genoux d’un gouvernement récalcitrant (celui de Syriza), soit par le renversement de son chef, issu de l’élection, au profit d’un banquier ou d’un fonctionnaire européen (Prodi, Papadimos, Draghi) : quelle preuve faut-il encore ?

En ce qui me concerne, le seul scrutin auquel je participerai désormais sera...

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