C’est avec une immense surprise qu’on a pu voir des articles susurrant que le prochain candidat de la majorité à la présidentielle pourrait être… Jean Castex ! La surprise ne fut pas tant le nom du possible impétrant, candidat absolument impensable il n’y a pas encore si longtemps pour devenir calife à la place de de Gaulle, que la considération que, tout compte fait, la proposition ne manquait ni de logique ni de cohérence dans cette France macronienne. Car si un Castex à la place d’un de Gaulle est une idée qui dépasse l’entendement, un Castex à la place d’un Macron prend, en fait, beaucoup plus de sens. C’est dire si la dégringolade est vertigineuse.

D’aucuns pourraient avancer qu’il n’est somme toute pas si extravagant qu’un ancien Premier ministre concourût à la fonction suprême. Et ils auraient raison, même si finalement seuls deux d’entre eux y réussirent, Pompidou et Chirac, quand la liste des échecs se fait bien plus longue (Chaban-Delmas, Barre, Balladur, Jospin, Rocard, Fillon, sans parler de ceux qui comme Villepin en rêvèrent…). Mais là où ils se trompent, est que Castex n’est pas, et n’a jamais été, Premier ministre. Il fut au mieux Premier commis, Premier technocrate, Premier haut fonctionnaire occupant Matignon, mais jamais Premier ministre. Car le seul Premier ministre de la République macronienne ne fut que Macron lui-même. D’ailleurs, imagine-t-on un Balladur ou un Fillon prendre la tête d’une régie de transports publics en sortant de Matignon ? Ni se faire succéder par une ancienne impétrante à la même fonction ?

Qui pourrait expliquer la vision politique de Castex ? En poste à Matignon, il n’a pas même mis en œuvre ni conduit le pays vers celle du président, qui lui-même n’en manque cruellement. Il sera connu et reconnu dans l’Histoire pour ses mesures décisives qui sauvèrent le pays...