Comment développer son esprit critique
CONTRIBUTION / OPINION. Distinguer les faits des opinions et commentaires, identifier les mantras vendus comme des assertions péremptoires, accepter de confronter son esprit à celui des autres… Voici, selon notre lecteur, le socle nécessaire à la discussion démocratique.
Avertissement : il s’agit bien entendu de ma méthode et elle ne prétend pas à l’Universel ou à la recette de cuisine. Si chacun y trouve quelques pistes à suivre basées sur une pratique empirique, et bien tant mieux.
Il nous faut d’une part savoir distinguer les « faits » des « commentaires ».
Le croisement des infos émanant de différentes sources me semble indispensable. La paresse intellectuelle vient forcément à la lecture des informations émanant toujours de la même source, « Que dit le journal aujourd’hui ? » on lui préférera le pluriel, à fortiori quand cette source unique est contre le principe de pluralisme, ou ne l’applique qu’hypocritement, comme trop souvent télé et radio publiques aujourd’hui. On est conforté d’y retrouver ce que l’on pensait déjà, mais si nos convictions s’y renforcent de manière presque mécanique et même à notre insu, notre esprit critique, lui, s’en trouve rétréci, ou ramolli.
La même info, traitée par des sources opposées (choisir un spectre idéologique de préférence le plus large possible) permet, par la comparaison, de mieux distinguer le fait du commentaire, et donc d’exercer son esprit critique,
Exemple : 7 septembre : « Le Conseil d’État valide l’interdiction de l’abaya à l’école. » Ce fait, sans commentaire, est ensuite cuisiné et servi entre mille, par deux sources d’infos placées presque aux deux extrêmes sur le spectre idéologique médiatique, afin d’être soumis au lecteur/auditeur et cela donne ceci : une source télévisuelle telle que CNews en dira que « l’ordre républicain et laïc en sort grandi et renforcé », tandis qu’une source de presse écrite comme Mediapart verra dans la polémique sur l’abaya le « symptôme d’une France en pleine panique identitaire ».
Dans le cas de CNews, la chaîne est dite « d’extrême droite » par ses détracteurs. Ce qui reste à prouver, car pourquoi une chaîne « d’extrême droite » y inviterait régulièrement sur ses plateaux et simultanément,...