La Chine triomphe, l’Occident décline et la France sort du jeu. Voilà qui pourrait résumer l’édition 2025 du « Nature Index », paru ce 11 juin dernier. Chaque année, la célèbre revue américaine Nature élabore un classement des institutions scientifiques mondiales, permettant de comparer la production scientifique de chaque pays ou institutions durant l’année précédente. L’index répertorie leurs contributions à des articles dans 145 revues réputées, que ce soit en chimie, en biologie, en physique, en sciences de la terre et de l’environnement, et en santé. Peu réjouissante pour la France, cette nouvelle édition confirme l'avènement d’un nouvel ordre international de la recherche scientifique.

Et c’est sans surprise la Chine qui sort en haut du tableau. Celle-ci avait déjà raflé la première place aux États-Unis en 2023. Cette fois-ci, Pékin creuse l’écart de plus belle avec 32122 publications référencées, soit une augmentation de 17% de 2023 à 2024. Sur cette même période, la production scientifique des États-Unis a chuté de 10%, les maintenant sur la deuxième marche du podium avec 22083 publications. L’Oncle Sam reste en tête en biologie et en santé, mais se fait supplanter par la Chine dans toutes les autres disciplines.

La taille de la population chinoise (4 fois celle des États-Unis) n’est pas l’unique facteur qui a permis cette réussite chinoise. Depuis 25 ans, l’État chinois a investi massivement dans tous les domaines de la recherche. Si bien qu’elle serait en mesure de produire 77000 doctorants cette année, contre 40000 pour les États-Unis, d’après le Center for Security and Emerging Technology (CSET) de l’université de Georgetown à Washington DC. La réduction de 18 milliards de dollars des instituts nationaux de la santé (NIH) (40% de leur budget annuel) décidée par l’administration Trump ne risque pas d’arranger les choses.

La chute du CNRS

La France, quant à elle,...