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Compostage humain, et après… ?

OPINION. New York devient le sixième État américain à légaliser le compost humain depuis 2019. Une fois encore, la dignité du corps humain est sacrifiée sur l’autel de l’écologie. Où cela va-t-il s’arrêter ?

/2023/01/Compost


L’État de New York vient de légaliser la transformation du corps des défunts en compost, comme l’avaient déjà autorisé les États de la Californie, du Colorado, de l’Oregon, du Vermont et de Washington. C’est aussi le cas en Suède, et la Belgique est en phase de réflexion avancée.

La première motivation des adeptes de cette méthode est bien sûr écologique. Le mort ne mange plus les pissenlits par la racine, ce sont les racines du pissenlit qui le mangent. Ces écologistes font aussi mentir Chamfort et démontrent qu’on peut être et avoir été. Écologiste un jour, écologiste toujours ! mais est-ce que le compost est ? question profonde à laquelle Shakespeare n’avait probablement pas pensé.

Les partisans de cette méthode qui permet de produire un peu plus d’un mètre cube de compost par individu en faisant bon usage de la putréfaction du corps humain mettent en avant d’autres arguments. Elle est moins consommatrice en énergie et moins productrice de CO² que l’inhumation ou la crémation, et elle coûte moins cher. Quoique la méthode américaine, à base de pourrissement accéléré de la dépouille avec climatisation, pour que les vers et les champignons soient dans un confort douillet propice à leur appétit, soit plus onéreuse que celle élaborée en Belgique, poétiquement baptisée « humusation », qui mise sur le temps long, sans climatisation. Déjà des querelles de chapelles !

Il y a beaucoup à penser et à écrire sur le sujet, notamment sur ce qu’il dit de la perte de transcendance de la civilisation occidentale et de la réification, si bien décryptée par Michel Onfray, de notre société. Je laisse aux plus érudits le soin de faire référence au culte des morts pratiqué par les différentes civilisations et de démontrer l’importance de leur symbolique selon la religion sur laquelle elles étaient, ou sont, fondées. Notons quand même...

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