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Constitution : ses pères avaient tout prévu… sauf Macron (3/3)

CONTRIBUTION / OPINION. Feignant d’en respecter la lettre pour mieux en trahir l’esprit, Emmanuel Macron témoigne d’un grand dédain envers la Constitution, estime notre lecteur. Dans ce billet en trois parties, il retrace les intentions du président vis-à-vis de notre Loi fondamentale, esquissées bien avant son arrivée au pouvoir.

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L’esprit de la Constitution est parfaitement étranger à Emmanuel Macron, et c’est pourquoi il ne cesse de le violer, derrière son paravent de la légalité. Et cela commence très vite, dès les premiers jours de son mandat, le 3 juillet 2017 pour être précis, avec le dévoiement du Congrès, qu’il entendait, contre toute logique constitutionnelle, transformer en discours annuel sur l’état de la nation où il viendrait « rendre compte de sa politique nationale et européenne » au Parlement. Probablement, le Congrès est une instance très commode à un Macron qui, à l’instar des soliloques de ses allocutions solennelles ou ses entretiens avec des journalistes très domestiqués, ne lui apporte aucune contradiction et ne permet ni débat ni vote en la présence du président. Rappelons au passage que « rendre compte au Parlement », comme il le propose, n’a strictement aucun sens, puisque le président n’est pas responsable devant l’institution et ne peut être destitué par elle. A-t-il lu la Constitution ?

L’État, c’est lui tout seul !


Notre Loi fondamentale ne permet pas au président de se nommer Premier ministre ni ministre de quoi que ce soit. Mais Macron a trouvé la parade : il nomme des technocrates à ces postes, sans charisme, sans poids ni parcours politiques, sans expérience et qui lui doivent tout. Mais il est vrai que ni de Gaulle ni Debré n’avaient cru devoir ajouter dans la Constitution une description du profil minimum requis pour les impétrants ministres, y compris le Premier d’entre eux ! Ainsi, Macron gouverne puisqu’il ne se trouve personne d’autre pour le faire : il annonce tout depuis qu’il a réalisé, après le fiasco de la réforme des retraites, que rien n’aboutit s’il ne met les mains dans le cambouis. La grande vision de l’État, le destin de la nation sont son domaine plus que réservé et il ne...

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