Crise de l’agriculture : tous responsables ?
CONTRIBUTION / OPINION. Choisir ce que l’on met dans son assiette, c’est déjà un acte politique, affirme notre lecteur. Le meilleur moyen de défendre nos agriculteurs face à l’UE, aux politiques gouvernementales et à l’agro-industrie, c’est de revoir son mode de consommation.
« Errare humanum est ; perseverare diabolicum ! » Autrement dit : Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Persévérer relève de la démence.
La énième jacquerie du monde agricole que nous constatons actuellement met en lumière, une fois de plus, les limites du système ultralibéral que promeuvent depuis plusieurs décennies ses serviteurs zélés. Ce système a trouvé ses limites. La catastrophe que d’aucuns pressentaient est, ici comme ailleurs, à l’horizon.
Comment peut-on encore tolérer qu’en 2024 des gens qui ne sont pas aux 35 h, et dont le métier essentiel est de nous nourrir, ne puissent vivre décemment du fruit de leur travail ? N’en déplaise aux bien-pensants, nous sommes tous responsables, quel que soit le niveau où nous nous situons.
Les consommateurs
Responsables, parce que, pour peu que nous en ayons les moyens, nous devrions donner, chaque fois que cela est possible, la priorité à des aliments produis en France. Est-il raisonnable d’acheter des fraises d’Espagne en janvier ou des tomates lustrées avec je ne sais quel produit chimique ?
Les grandes surfaces et leurs centrales d’achat
Responsables parce qu’après avoir éliminé la quasi-totalité des petits commerces, elles ont développé une politique mortifère qui consiste à vendre toujours moins cher que son concurrent, en rognant sans cesse sur la marge du producteur. Comment tolérer que des produits soient vendus 7, 8 fois, voire plus, le prix payé au producteur. « Il y a trop de structures qui se nourrissent sur la bête ! »
La FNSEA
Une forme de syndicalisme, au rôle ambigu, plus encline à défendre l’agro-industrie que le petit paysan. On soulignera son omniprésence dans les médias mainstream. Rare est la parole du terrain.
Nos élus
Ils sont enclins à la compassion envers le monde paysan pendant l’orage et forts complaisants, le calme revenu, avec l’engeance bruxelloise. Quand oseront-ils renverser la table ?