GouvernementRemaniement

Dans l’attente haletante du remaniement

CONTRIBUTION / OPINION. Le microcosme s’agite autour du remplacement d’Élisabeth Borne à Matignon. Un choix qui, dans le système macronien, n’aura d’importance que pour l’heureux choisi, mais aucune sur le sort des Français.

/2023/06/Remaniement-Borne-Macron


Il existe historiquement deux types de personnes après le passage desquelles l’herbe ne repousse pas : les Huns et… les autres. Parmi ces derniers, Emmanuel Macron tient une place de choix. Il aura tout détruit sur son passage, à Bercy d’abord, à l’Élysée ensuite : les fleurons de l’industrie française, vendus à la découpe à ses amis et ex-clients de son ancienne banque d’affaires, le dialogue social et les syndicats avec les autres corps intermédiaires, l’opposition parlementaire au bénéfice des extrêmes qui le servent tant, l’unité des Français, qu’il aura divisés à dessein pour régner et se maintenir au pouvoir, les principes démocratiques fondamentaux, y compris les libertés éponymes, l’esprit de la Constitution, les contre-pouvoirs, à commencer par le Conseil constitutionnel tombé sous son charme suborneur, et surtout les institutions, le gouvernement et son Premier ministre devenu tout au plus un chef de cabinet adjoint du président. Il dissout les corps diplomatiques et préfectoraux quand ces corporatismes surannés l’empêchent de parachuter son hagiographe et autres affidés comme il l’entend. Et il détruit la presse quand Pif gadget ou les Rencontres du Papotin deviennent les médias politiques de premier plan, dignes d’interviews exclusives du président de la République, ou quand les médias qui ne chantent pas son évangile sans fausse note voient leur agrément ou leur fréquence menacés. Même la présidence n’en sortira pas indemne, depuis qu’elle est devenue ouvertement partisane et se revendique explicitement contre une partie nommée de la population dans une politique inédite de l’emmerdement assumé de citoyens, dont la citoyenneté même est remise en cause par le président bien qu’ils n’eussent enfreint aucune loi. La concorde nationale n’est plus à l’ordre du jour du président de la République française.

Tout cela en à peine dix ans, du secrétariat général adjoint de l’Élysée à une réélection à la hussarde, sans...

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