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Dissolution de l’Assemblée nationale : vers une victoire du macronisme ?

CONTRIBUTION / OPINION. Et si les résultats des élections européennes de dimanche 9 juin n’étaient pas une défaite pour le camp européo-macroniste ? Et si c’était au contraire le prélude à une victoire totale ? C'est l'avis de notre lecteur.

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© JEANNE ACCORSINI/SIPA


Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale, évacuons tout de suite l’idée saugrenue selon laquelle Emmanuel Macron serait atteint d’un soudain prurit gaulliste et s’en remettrait désormais à la démocratie après un vote de défiance des français aux élections européennes : comme l’a fait remarquer Michel Onfray, hormis la présidentielle de 2022, LREM/Renaissance a perdu toutes les élections intermédiaires sans que le président en exercice ne propose des législatives anticipées. D’ailleurs, Macron méprise l’Assemblée nationale, comme son utilisation récurrente du 49-3 en atteste. En européiste convaincu, il sait que la représentation nationale ne pèse presque plus rien et que le véritable pouvoir se situe à la Commission de Bruxelles. Cette dissolution est donc simplement une manœuvre politique. Dans quel but ?


De la stratégie du chaos...


Ce qui préoccupe Emmanuel Macron, ce ne sont pas les européennes ou les législatives, c’est la future présidentielle qui propulsera à l’Elysée, pour le compte de la maison-mère bruxelloise, le gérant de la succursale France, gérant qu’il entend demeurer. Pour cela, il lui faut éliminer le duo Jordan Bardella/ Marine Le Pen. Alors, il utilise un piège éculé, mais qui a fait ses preuves : la cohabitation. Chirac, roulé dans la farine par Mitterrand lors de la première cohabitation en 1986-1988, y avait perdu ses chances d’accéder à l’Elysée, endossant l’impopularité de la politique de rigueur engagée par les socialistes en 1983, quand la gauche avait fait son coming out libéral.

Malgré le grossier stratagème annoncé, Marine Le Pen a pourtant déjà déclaré qu’en cas de victoire aux législatives, Bardella serait Premier ministre : au RN, on n’a pas hésité longtemps entre l’angoisse de devoir gouverner sans en avoir les capacités politiques et la perspective de bouffer les maigres restes laissés dans la gamelle républicaine par les prédateurs macronistes.

Deux scénarios sont probables à l’issue des élections législatives...

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