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Éducation nationale : d’Attal à Belloubet, la macronie navigue à vue

CONTRIBUTION / OPINION. Après le virage éducatif annoncé par Gabriel Attal lorsqu’il occupait le poste, la nomination de Nicole Belloubet au ministère de l’Éducation nationale pose question sur la ligne du gouvernement : autorité et exigence ou pédagogisme et nivellement par le bas ?

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Nicole Belloubet, ministre de l'Education et de la Jeunesse. Conseil des ministres. Palais de l'Élysée, Paris, France. Mercredi 06 mars 2024Crédits illustration : © Mael Garnier/SIPA


Il faut reconnaître à Héraclite la préséance chronologique d’avoir été le premier philosophe à percevoir la contradiction comme n’étant pas nécessairement un obstacle à la vérité et à l’équilibre des choses. Mais, c’est à Hegel que revient le grand mérite d’avoir porté le concept de contradiction au pinacle de la pensée philosophique en en faisant un principe moteur, à la fois, de la pensée et du réel. Une tradition philosophique va même naître de cette conceptualisation (la dialectique), dont le matérialisme historique de Marx sera une autre version. Et pour cause : la contradiction y est perçue comme une idée féconde, dans la mesure où d’elle peut naître quelque chose de positif. Un mâle et une femelle ne s’annihilent pas dans leur opposition, puisqu’ils peuvent donner naissance à un nouvel être. Il en va de même du chaud et du froid qui engendrent le tiède, du jour et de la nuit dont l’alternance est une manifestation de la continuité du temps, etc.

Or, tel ne saurait être le point de vue de la tradition aristotélicienne, qui fait de la contradiction un vice de l’intellection, une difformité de la pensée, une défectuosité dans le raisonnement. Pour cette doctrine, si A ne peut être non A, c’est que l’un des termes de l’opposition affirme ce que l’autre nie. Pour le dire en d’autres mots, dès lors que la contradiction s’apparente à un blocage de la réflexion, à une opposition indépassable, à une impasse intellectuelle, il s’agit d’une aporie, puisque l’aspect antithétique de la situation la rend insoluble. Il en résulte que la salubrité de la pensée exige la mise en conformité avec l’une des lois fondamentales de l’entendement : la non-contradiction, où le principe du tiers exclu impose de se déterminer par rapport à A ou non-A (une troisième option étant inenvisageable). Ainsi, s’il...

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