Lycée islamique Averroès : victoire pour LFI, défaite pour l’État
ARTICLE. La France insoumise jubile suite à la décision de la justice administrative de rétablir le contrat entre l'État et le lycée musulman Averroès de Lille. Les nombreux éléments apportés sur la table par la préfecture n'ont visiblement pas suffi à convaincre le juge.
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Une « victoire du droit et de la justice contre les islamophobes », pour le député Aurélien Le Coq ; la fin d’un « déferlement de haine islamophobe inédit » pour Thomas Portes ; le terme d’un « traitement aussi exceptionnel que brutal [...] infondé et discriminatoire », pour Paul Vannier, qui appelle à « faire toute la lumière sur ce scandale dont les commanditaires ont occupé les plus hautes fonctions de l’appareil d’État » ; un « deux poids deux mesures » et une « islamophobie subie par cet établissement, sa direction et ses membres de la part de l’État est sans commune mesure » pour Mathilde Panot. Les Insoumis jubilent.
Il n’y a pourtant pas de quoi. Ce mercredi 23 avril, le tribunal administratif de Lille a décidé de rétablir le contrat du lycée musulman lillois Averroès avec l’État, suspendu par la préfecture du Nord en 2023 pour cause de « manquements graves aux principes fondamentaux de la République ». Le juge a ordonné à la Région Hauts-de-France de verser au lycée Averroès plus de 750 000 euros au titre du forfait d’externat, correspondant aux trois années scolaires de 2020 à 2023.
Des enseignements qui « relevaient clairement du salafo-frérisme »
Entendu début avril en commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des établissements scolaires par l’État, l’ancien préfet du Nord, Georges-François Leclerc, aujourd’hui préfet des Bouches-du-Rhône, assurait pourtant qu’il disposait d’éléments « suffisamment tangibles pour considérer que les élèves étaient en danger » et que certains enseignements « relevaient clairement du salafo-frérisme ». Le préfet mentionnait notamment la bibliographie d’un cours « d’éthique musulmane » contenant des propos prônant la peine de mort en cas d’apostasie ou la ségrégation des sexes. Un document datant d’octobre 2023, faisait par ailleurs état de financements provenant de structures « liées à la mouvance frériste ». Même le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand — c’est dire ! —, avait engagé un bras de...