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Emmanuel Macron et le complexe de Pinocchio

CONTRIBUTION /OPINION. Tour à tour Jupiter éphémère de carnaval, puis réincarnation de Henri III solitaire dans le minuscule carré de ses protégés, surnommés les « mignons » à l’époque, Emmanuel Macron s’engouffre désormais dans la spirale du mythe de Pinocchio.

/2023/03/MACRON-PINOCCHIO


Seul dans son atelier, Gepetto le menuisier avait sculpté un pantin magnifique. Il ne manquait aucun détail : jambes, bras, corps et joli petit nez pointu. Pinocchio (en bois de pin). La fée lui avait donné vie, mais il devrait être très bon et obéissant pour devenir un vrai petit garçon. Dans ses efforts maladroits pour être digne de cette attente et vivre, Pinocchio fit l’inverse et sombra dans tous les vices de l’ego avant de reconnaître ses errements.

Dans ce vivier de jeunes gens ambitieux, tous formatés par Sciences Po et l’ENA, quelques menuisiers avaient façonné plusieurs figurines idéales pour en sélectionner une. Quelques fées fortunées avaient contribué à donner vie à ce personnage à condition qu’il soit « bon et obéissant ». Et Macron-Pinocchio était né, surgi de nulle part en quelques semaines grâce à ces « bonnes fées ».

Les pédopsychiatres comme Jean-Louis Le Run ont bien analysé les messages cachés de ce conte d’enfants. Avec le recul des croyances religieuses, l’essor des nouveaux médias, l’extraordinaire s’est réfugié ailleurs, notamment le cinéma et la bande dessinée. Les héros historiques ou antiques ont laissé place aux super-héros dotés de superpouvoirs. Mais ces personnages sont souvent adoptés, parrainés, sponsorisés. Ils développent alors un immense besoin de reconnaissance qui va les engloutir, les perdre dans une course aux limites, aux illusions, au mensonge pour tenter d’incarner ce héros idéal vers une perfection impossible.

Désormais, il en est ainsi de Macron-Pinocchio. Adoptée par un petit cercle d’élites, la marionnette est soudain devenue un être vivant qui veut toujours prouver plus qu’il est digne de ce personnage idéal super-héros qu’il doit incarner, jusqu’à l’absurde. Féru de théâtre, il confond rôle et existence, être et paraître. L’habit ne fait ni l’homme ni le moine. Macron n’a jamais été élu local, n’a jamais connu d’entreprise de production, n’a jamais...

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