Depuis la nuit des temps, chaque État a dû, pour anticiper les conditions nécessaires à sa survie ou à l’augmentation de sa puissance, imaginer et mettre en œuvre une attitude politique, militaire et économique avec les puissances voisines. De l’alliance à la guerre, le spectre est large.

La France a toujours eu une position géostratégique centrale au milieu de l’Europe. Menacée au sud-est, au sud, au sud-ouest, au nord-ouest et à l’est, la géostratégie française a longtemps été l’art diplomatique de rechercher des alliances pour se préserver de ces menaces. Cela n’a pas tellement changé. Henri IV a excellé dans ces stratégies opportunistes, mais cela lui a coûté la vie. Son fils Louis XIII a entendu les conseils remarquables de Richelieu sur une ligne qui n’est pas si différente, mais poussée au plus haut niveau, quoiqu’on en ait dit.

Mais il ne suffit pas d’avoir de grands penseurs et tacticiens en politique étrangère : il faut aussi un grand corps diplomatique, capable de la mettre en application, mais aussi d’alimenter la compréhension des évolutions politiques et sociales dans les pays cruciaux du champ diplomatique français.

Or dans sa dérive destructrice de la France en tous domaines, Emmanuel Macron s’est mis en tête de vouloir supprimer… le corps diplomatique ! En avril 2022, alors que la guerre en Ukraine vient de commencer et que le Sahel rejette la France, la suppression du corps diplomatique a été publiée au Journal officiel et est donc actée. Une révolution iconoclaste qui passe très mal dans le monde des ambassadeurs qui suspectent que la porte est ouverte pour des nominations à l’américaine récompensant les copains du régime : ceux qui aideront à l’élection présidentielle dont le second tour se tient une semaine plus tard ?

Il n’y a donc plus de « corps diplomatique » en France, à proprement parler : c’est...