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Emmanuel Macron n’est pas un chef d’État

OPINION. Emmanuel Macron a donc procédé à un remaniement ministériel, entre deux apparitions médiatiques costumé en chef de la diplomatie du monde libre. Un spectacle qui serait drôle s’il n’était pas tragique.

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Il paraît que lorsque le 19 juin au soir, il a appris les résultats des élections législatives qui le privaient d’une majorité parlementaire, Emmanuel Macron aurait dit : « on rentre dans le bizarre ». Si cette anecdote est vraie, elle en dit long sur qui est aujourd’hui à la tête de l’État français. Dont nous avons eu confirmation avec la nomination du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, lequel témoigne de la véritable infirmité politique de Macron. Il est complètement étranger dans sa pratique à ce que préconisait Richelieu, « la politique c’est de rendre possible ce qui est nécessaire ».

Cela implique de connaître son pays, de bénéficier d’une certaine expérience sociale, de savoir gérer les hommes autrement que par la schlague, d’appréhender les conflictualités inhérentes à la chose publique, en particulier dans une république parlementaire, toutes qualités dont Emmanuel Macron est parfaitement dépourvu. Ce nouveau gouvernement n’est pas une provocation, contrairement à ce que l’on entend beaucoup, mais la conséquence du fait que le Président de la République n’est pas capable d’en composer un autre. Car bien sûr le résultat du 19 juin dernier n’a rien de « bizarre », c’est au contraire celui du 24 avril qui l’est. En lui accordant 58 % des suffrages, après son refus arrogant et méprisant de mener une campagne électorale considérée comme indigne de lui, et grâce à la trahison de Jean-Luc Mélenchon, ce scrutin a masqué la réalité des divisions de notre pays, et l’importance, quoi qu’on en dise du rejet politique dont il est l’objet.

L’arrivée au pouvoir en 2017 grâce à une opération digne d’un coup d’État d’un parfait inconnu totalement dépourvu de la moindre expérience politique, et bénéficiant ensuite d’une Assemblée nationale croupion, a masqué ce qui constitue pourtant aujourd’hui une évidence, depuis le printemps 2017 la France n’a pas à sa tête ce que l’on peut appeler un homme d’État.

J’avais dit dans ces...

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