Entre peur du peuple et foi aveugle, l'UE fait sa fête à la démocratie
CONTRIBUTION. Samedi 13 mai, l'Hôtel de Ville de Paris fêtait la journée de l'Europe, en l'honneur de la technostructure éponyme. Des militants de l'Union des jeunes souverainistes (UJS) étaient sur place pour faire entendre une autre voix. Récit.
Ce samedi 13 mai était l'occasion pour nous, jeunes souverainistes, de nous rendre à la fête de l'Europe, kermesse lobbyiste organisée place de l'hôtel de ville à Paris. Scène de concert, musique, ballons bleu et jaune, rien n’était laissé de côté pour tenter, une fois l’an, de faire s’intéresser le Français du quotidien à l’UE avant de repartir pour 364 jours d’opacité assumée, voire revendiquée.
Sous de petites tentes blanches, des dizaines de touristes et passants se pressent aux stands des divers institutions et sous-produits de l'Europe de Maastricht, tantôt pour y manger à l'œil tantôt pour y récupérer de précieux objets dérivés (drapeaux, t-shirts et sacs en toile), tous produits en Asie du Sud-Est.
Si nous n'étions pas insensibles à cet étalage de richesses, notre présence s'expliquait toutefois davantage par la volonté de faire résonner un son de cloche différent du discours qui dominait l'après-midi. Armés de tracts contre la réforme des retraites (pour davantage de souveraineté nationale et populaire) et d'une pétition appelant à un référendum sur l'Union européenne, nous confrontions notre vision d'une France plus démocratique et à l’écoute de sa population devant les réactions en général agréablement surprises des passants. Parisiens et même touristes étrangers se prêtaient alors même à rêver avec nous d’une France plus souveraine et de Français à nouveaux en contrôle de leur avenir, tout ça en se souhaitant tout de même une bonne journée de l’Europe – car c’est déjà mieux qu’une mauvaise journée de l’Europe.
Friands d'échanges et de débats, les jeunes souverainistes tentèrent à maintes reprises de décrocher des signatures d'esprits certes post-nationaux mais démocrates, sûrs d'eux-mêmes et donc ouverts au jeu de la remise en question de leur monopole institutionnel. C’est alors que s’en est venue la rencontre avec nos antagonistes, les Jeunes Européens ; organisation de lobbying...