« Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! »

Cette prophétique apostrophe de Georges Pompidou adressé à Jacques Chirac en 1966 n’a hélas pas pris une seule ride, mais plutôt un bain de jouvence. Au-delà du côté people lié à l’affaire Pierre Palmade, elle contribue à braquer une fois de plus les feux de l’actualité sur une institution judiciaire qui fait désormais polémique de façon quasi hebdomadaire.

Que « X » ou « Y » fauche une mère et ses enfants à un arrêt de bus, une vieille dame sur un passage protégé ou encore un groupe de cyclistes, c’est à peine si l’on en entend parler. Pardonnez l’expression, mais pour un peu cela passerait à la « rubrique des chiens écrasés ». Occupant à plein temps l’espace médiatique, le « fait divers » impliquant Pierre Palmade n’est en l’occurrence que l’arbre qui cache la forêt.

Habituellement, ces trop nombreuses affaires, devenues d’une affligeante banalité, passent totalement inaperçues dès lors qu’il s’agit d’individus lambda. Quant aux peines encourues, elles peuvent paraître tout aussi affligeantes au regard de leur légèreté.

Citons à titre d’exemple la peine de douze mois de prison, dont six avec sursis, requise par le ministère public à l’encontre d’un conducteur ayant mortellement percuté une femme de 76 ans sur un passage piéton. La « sévérité » de ce réquisitoire était liée au fait que l’individu, chauffeur-livreur de son état, avait été peu de temps auparavant condamné à 3 mois avec sursis pour avoir, après un refus de priorité, blessé une cycliste.

Dans le cadre de l’accident de Pierre Palmade, si l’écho médiatique est bien sûr retentissant eu égard à la personnalité du présumé coupable, la mansuétude de la cour reste cependant de mise. L’un des deux passagers présents dans le...