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La dangereuse fuite en avant de Macron

CONTRIBUTION / OPINION. Macron a cru sortir de la crise par un changement de Premier ministre. Mais en reconduisant peu ou prou le même gouvernement, avec comme seule surprise le débauchage personnel de Rachida Dati, il vient une nouvelle fois de décevoir. Plus il brûle ses cartouches, plus sa propre position risque d’être contestée.

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Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, et Emmanuel Macron © Stephane Lemouton / POOL/SIPA


On l’entendait sur tous les plateaux des chaînes d’information : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». Emmanuel Macron, encore une fois, a déjoué tous les pronostics en même temps qu’il douche les espoirs des Français. Avec lui, la meilleure façon de ne rien changer reste... de ne rien changer !

L’émerveillement de la nomination de Gabriel Attal, comme une fausse surprise tant Macron avait jugé opportun de sonder l’opinion des Français en faisant fuiter la nouvelle, a fait long feu. Le jeune homme qui, caractéristique rare en Macronie, n’use pas de langue de bois et nomme les problèmes par leur nom, a montré ne pas se cacher derrière son petit doigt comme son prédécesseur à l'Éducation. Son rare volontarisme contraste avec la procrastination de son prédécesseur Pap Ndiaye, qui s’est rapidement traduit favorablement dans les sondages d’opinion. Au moment où Macron, avec 24 % de confiance (Baromètre Le Figaro), entre dangereusement en compétition avec son mentor Hollande, il choisit Attal comme un cordonnier choisit une brosse à reluire pour retrouver le brillant qui lui manque.

L’illusion n’aura pas duré très longtemps et en la matière, avec la nomination du gouvernement, rien ne rime mieux avec Attal que « fatal ». Parce que si la réponse est Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu et Éric Dupond-Moretti, quelle était alors la question ? Et pourquoi entretenir le suspense pendant quinze jours pour ne rien changer ? Attal dispose d’un franc-parler régénérant dans cette Macronie décatie. Les Français viennent de comprendre qu’il n’a que ça en stock. Le vivier de Macron étant peu ou prou épuisé, le président lui a imposé les mêmes aux mêmes postes ; le jeu de chaises musicales a commencé et s’est arrêté au poste de Premier ministre.

Mais Attal est suffisamment intelligent pour savoir qu’on ne résout pas les...

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