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La macronie, un régime autoritaire ?

CONTRIBUTION / OPINION. Depuis la crise des Gilets jaunes, le pouvoir macronien est perpétuellement remis en question. Tous les acteurs de la société française ont, tour à tour, critiqué la mise en place d’un pouvoir vertical, mais surtout soumis à des intérêts extérieurs et non souverains.

/2023/06/Macron-autoritarisme


La période que nous vivons aujourd’hui, celle de la réforme des retraites imposée depuis Bruxelles, vient à nouveau soulever l’idée que la France de Macron n’est plus une démocratie. Peut-on pour autant parler d’État totalitaire ou de dictature ? S’il semble encore tôt pour désigner le gouvernement Macron comme dictatorial, en revanche, qualifier d’autoritaire l’exercice du pouvoir mené par Emmanuel Macron correspond, nous le pensons, à la réalité de la situation actuelle de la France.

Afin de démontrer notre propos, nous nous appuierons sur l’analyse du sociologue politique Juan Linz. Ce dernier qualifiait d’autoritaire toute organisation s’appuyant sur « des systèmes politiques au pluralisme limité, politiquement non responsables, sans idéologie élaborée et directrice, mais pourvus de mentalités spécifiques, sans mobilisation politique extensive ou intensive, excepté à certaines étapes de leur développement, et dans lesquels un leader ou, occasionnellement, un petit groupe exerce le pouvoir à l’intérieur de limites formellement mal définies, mais en fait plutôt prévisibles ».


Dépolitisation des populations


Au vu de la perte de notre souveraineté, de l’hypoacousie du gouvernement macroniste aux sirènes populaires et syndicales et d’une répression policière et administrative sans précédent depuis la Guerre d’Algérie, le régime de Macron est-il autoritaire ?

Le premier élément sur lequel l’autoritarisme se construit est celui de l’apathie et de la dépolitisation des populations. En effet, le contrôle d’un peuple et sa résignation sont le fruit d’une volonté de réduire la puissance populaire au profit d’un pouvoir centré. L’abstention grandit en France, elle a quasiment doublé en 50 ans, pour atteindre 28 % aux dernières élections présidentielles. Cette abstention, couplée au manque de confiance des Français dans ses représentants politiques, illustre cette dépolitisation du peuple. Le transfert de souveraineté à Bruxelles après Maastricht et le non-respect du référendum de 2005 ont été les catalyseurs de ce courant.


Contrôle des organes de pouvoir...

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