La réconciliation par le Service national
OPINION. Pour réconcilier notre société fragmentée par le communautarisme et lui permettre de se trouver un destin commun, un service national pourrait être un début de solution. Mais, il faut pour cela sortir des fantasmes et affronter en face les défis futurs.
Dans une analyse publiée le 16 février dernier sur le site Front Populaire, Charles Rojzman explique la nécessité pour notre Nation d’aller vers une réconciliation, travail impératif pour permettre de retrouver une véritable cohésion nationale. Et l’auteur de conclure : « Comment pourraient se réaliser concrètement ces dialogues qui, selon moi, sont aujourd’hui nécessaires pour retrouver une cohésion nationale et faire face à l’ennemi totalitaire qui veut s’emparer des âmes et des corps ? Il ne m’appartient pas de le dire ».
Il est vrai que les lieux d’échanges et de débats se font de plus en plus rares. Un problème accentué par la crise sanitaire actuelle. L’affaire Samuel Paty a montré que même l’Éducation nationale n’était plus un sanctuaire du débat. Quant aux réseaux sociaux, leurs algorithmes ne vont pas en favorisant le rapprochement des contraires. Quelle solution proposer dans ce cas pour réaliser les dialogues nécessaires entre les citoyens Français ? Car il en faudra une, ou bien ce sera la guerre civile.
Il y a un dispositif régulièrement évoqué, qui pourrait constituer un début de solution : le service national. Le problème, c’est qu’il génère autant de fantasmes que ladite guerre civile, qu’il est pourtant censé empêcher. Le premier d’entre eux est de penser qu’il suffit de réunir des jeunes de tous horizons et de les impliquer dans des activités paramilitaires pour qu’apparaisse spontanément la cohésion nationale tant souhaitée. L’erreur des projets régulièrement avancés au Parlement ou dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle est de fixer comme objectif premier à leurs « services » celui de la cohésion. Cependant, comment mesurer concrètement les résultats accomplis ? N’y a-t-il pas déjà des institutions capables de renforcer cette cohésion ? Comment inscrire cet effort dans la durée ?
Or, le service national d’antan n’a jamais été conçu comme une fabrique de la cohésion : il s’agissait d’un outil...