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Service national universel : la Cour des comptes étrille le totem d’Emmanuel Macron

ARTICLE. Cinq ans après la mise en place du Service national universel, la Cour des comptes dresse un bilan sévère du dispositif, symbole défendu avec acharnement par la macronie. Si bien que la question de sa poursuite se pose.

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SOPA Images/SIPA


Organisation chaotique, problèmes budgétaires et disciplinaires, objectifs flous ou non atteints… Voilà comment résumer, en substance, le bilan dressé par la Cour des comptes du Service national universel (SNU), cinq ans après sa mise en place. Le dispositif ardemment défendu par le gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron a été passé au crible dans un rapport dont les conclusions ont été publiées ce vendredi 13 septembre.

Premier constat, et pas des moindres : les objectifs du dispositifs sont plus flous que jamais. Le 18 mars 2017, Emmanuel Macron disait vouloir permettre aux jeunes Français de « faire l’expérience de la vie militaire et d’être des acteurs à part entière de l’esprit de défense ». Mais « le dispositif retenu s’en est finalement éloigné, dans son format comme dans ses objectifs », notent les Sages de la rue Cambon. Le dispositif composé d’un « séjour de cohésion » en hébergement collectif d’une durée de deux semaines, suivi d’une « mission d’intérêt général » et d’un « engagement » facultatif n’a plus grand chose à voir avec le service militaire revisité imaginé à l’origine.

Le rapport pointe également du doigt la montée en charge « sans débat parlementaire et sans atteinte des objectifs quantitatifs », avec un taux de désistements en augmentation, malgré le caractère toujours volontaire à ce jour de l’opération. En 2020, l’ambition était d’accueillir 100 000 jeunes en séjour de cohésion – première des trois phases du dispositif – en 2021, puis 200 000 en 2022, avant une généralisation en 2024. Finalement, seuls 14 653 jeunes ont réalisé le séjour de cohésion en 2021, 32 212 en 2022 et 40 135 en 2023. Quant à la généralisation, on en est encore loin, puisque l’échéance a encore été repoussée à 2026-2027.

Jusqu’au-boutisme


Et pour les quelques milliers de jeunes qui sont finalement partis, tout n’a pas toujours fonctionné comme prévu. Les difficultés opérationnelles...

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