opinionsEDF

L’avenir de Michelin suspendu à la politique énergétique inepte de Bruxelles

CONTRIBUTION / OPINION.  Michelin va fermer ses usines de Vannes et Cholet, en raison de « l’effondrement de l'activité », d’après le PDG du groupe. Pour notre contributeur, la politique énergétique de l’Union européenne y est pour beaucoup.

michelin-electricite-avenir
Crédits illustration : ©SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA


Caoutchoucs naturel et synthétique, noir de carbone, acier, polyester, nylon, résine, huile, soufre, oxyde de zinc et autres agents anti-vieillissements entrent dans la composition d’un pneu dont le processus de fabrication est sommairement le suivant : élaboration de la gomme mince ou nappe intérieure ; élaboration de la nappe de carcasse ; pose des flancs ; mise en forme ; élaboration de la nappe de renforcement du sommet du pneu ; élaboration de la bande de roulement ; cuisson/vulcanisation.

Cette dernière opération consistant à soumettre l’ébauche du produit à une température comprise entre 180 et 200 °C durant 15 à 45 minutes, selon sa taille, est très énergivore, au point de représenter 33 % de la consommation énergétique des usines de fabrication. Dès lors, on devine aisément le degré d’exposition d’un industriel comme Michelin aux surcoûts financiers dus à la précarité énergétique et/ou à la volatilité des cours du kWh. De fait, sa facture d’énergie est passée sans surprise de 300 millions d’euros par an en 2021 à 1,1 milliard d’euros en 2023.

Jusque récemment, des chaudières à gaz assuraient la fonction cuisson/vulcanisation sur l’ensemble des sites du groupe Michelin. La guerre d’Ukraine et le souci de doter les installations d’un meilleur rendement ont brutalement changé la donne, et ont amené l’industriel à recourir à des fours et à des presses électriques, en commençant par le site de Cunéo en Italie, à viser ainsi jusqu’à 37 % de réduction de la facture énergétique. La politique énergétique à l’œuvre dans un pays parmi les plus électro-nucléarisés du monde promet-elle de servir un tel dessein ? Elle aurait pu le promettre si la rente nucléaire héritée de la politique de naguère n’avait été confisquée par les intérêts particuliers que servent imperturbablement des gouvernements partisans depuis plus de 15 ans. Hélas, outre que le dépérissement...

Vous aimerez aussi