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Le chanoine et le philosophe

CONTRIBUTION / OPINION. Comment articuler sacré et athéisme, Église et civilisation ? Notre contributeur Aurélien Marq poursuit la réflexion amorcée par une récente discussion organisée par Le Figaro entre Michel Onfray et le Père Michel, chanoine de l'abbaye de Lagrasse.

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Le Père Michel et Michel Onfray.© capture d'écran Le Figaro


On peut remercier Eugénie Bastié d’avoir organisé un débat de très haute tenue entre Michel Onfray et Père Michel, chanoine de l’abbaye de Lagrasse. Remarquable moment d’intelligence et de franchise bienveillante dans le désaccord, bouffée d’oxygène salutaire au milieu d’une actualité dominée par le démantèlement à marche forcée de toute notre société.

Impossible de résumer ici tout cet échange, qui part du livre Théorie de Jésus dans lequel le philosophe athée défend la thèse dite "mythiste" selon laquelle Jésus serait un personnage fictif, n’ayant aucune existence historique. Je salue au passage la finesse du Père Michel, qui note d’emblée que cet ouvrage doit être lu comme une quête spirituelle bien plus qu’historique. Au fond, Michel Onfray trouve les évangiles trop beaux pour être vrais : sa manière de ne pas les croire vrais est donc avant tout un hommage à tout ce qu’il voit de beau en eux et dans tout ce qu’ils ont contribué à engendrer, dans notre civilisation et dans la foi d’hommes comme les chanoines de Lagrasse. Le débat se fait entretien, il est question d’amour, de mort et du mal, de l’inquiétude du philosophe face à l’effondrement d’une civilisation et de l’espérance du religieux dans sa quête de son dieu.

Que tous deux me permettent de partager ici trois réflexions que m’a inspirées leur dialogue, et qui sait ?, peut-être auront-ils l’occasion d’y trouver matière à prolonger leur débat.

Comme le note Michel Ondray, bien des choses que racontent les évangiles sont presque certainement fausses, y compris dans ce qu’ils affirment au sujet de Jésus. A moins que.... Evoquant sa compagne défunte, avec simplicité et pudeur, Michel Onfray lui-même la qualifie de « sainte ». Un historien du futur devra-t-il dire que l’attribution du titre de saint suppose des critères précis, au nombre desquels au moins deux miracles attestés, et...

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