PoliceSécurité

Le chef c’est qui ?

OPINION. Les temps sont perturbés. La police est au cœur du coup de vent. Jusqu’ici, les ordres ont été exécutés. Mais les politiques doivent préserver l’équilibre entre leur volonté et les intérêts de leurs protecteurs, policiers des rues et autres gardes rapprochées. L’équilibre rompu, toutes les digues cèderont et les rois se retrouveront nus.

/2020/12/POLICE_FRANCE_SECURITE

Les temps sont perturbés. Et la police est au cœur du coup de vent. D’un côté des policiers dont la tâche devient plus difficile au fil du temps, et ce depuis maintenant quelques années. Souvent dépassés par la violence des individus qu’ils doivent empêcher de nuire, afin que la Cité puisse continuer à œuvrer en paix. Ils sont dans la rue, au contact.

De l’autre des « responsables », dit aujourd’hui corps de conception ; peu au contact. Arbitrairement, les moins gradés sont soucieux de gagner leur vie afin de perdurer, d’autres ont un peu plus de temps et de perspective pour envisager encore un avenir désiré, voire calculé. Toute généralisation est excessive mais la police, comme tout autre corps de la fonction publique, ne peut guère échapper à cette partition qui n’est pas uniquement basée sur une opposition sociale arbitraire mais bien plus sur une sociologie et des rapports d’intérêts permettant à certains de s’offrir le luxe du temps long et de ses calculs, en comparaison d’une autre population pour laquelle le souci du lendemain est bien plus prégnant.

Au-dessus, au niveau « stratégique », un monde politique qui compte bien évidemment sur la fidélité de ce que l’on pourrait appeler « la base » et l’ensemble du corps subordonné pour satisfaire, on le croit, les intérêts supérieurs de la nation. Ou alors d’autres intérêts. Et c’est bien à cause de cela que le fossé se creuse.

Cette cohabitation d’intérêts amène pourtant et pour le moment l’ensemble de ce corps de métier à marcher dans le sens des ordres donnés, comme cela se doit, c’est-à-dire dans la même direction. Pendant combien de temps ? Pour ce faire, il appartient bien entendu aux politiques de préserver un équilibre nécessaire entre leur volonté et la préservation minimale des intérêts de leurs protecteurs, les policiers des rues et autres...

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