L'impossible et illusoire islam de France (Partie 2)
OPINION. Ceux qui se pâment devant la signature de la charte des principes pour l'islam de France n'ont peut-être pas analysé en détail son contenu. C’est ce qu’a fait Philippe Franceschi pour nous en proposer une approche détaillée et tranchée. Deuxième partie d’une analyse brûlante.
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Une réforme qui se heurtera à une concurrence effrénée des organismes musulmans, contraire à la structuration recherchée
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) dont le président de 2017 à 2019, Ahmet Ogras d’origine turc proche de Erdogan, a déclaré que « le culte musulman est une religion, donc elle gère elle-même sa maison » a déjà créé sa propre structure financière de type association cultuelle à l'été 2018 afin de prendre les devants et l'a intégré à ses statuts en mars 2019, après un désaccord profond avec un collectif de grandes mosquées favorable à une décentralisation départementale. Mais c'était sans compter sur Hakim El Karoui, de l'institut Montaigne et ancien de la banque d'affaires Rothschild, qui est à l'origine de la création le 05 avril 2019 de l’AMIF. A la fois association 1901 culturelle et association 1905 dans un second volet cultuel, elle est destinée à contrecarrer la volonté hégémonique de gestion financière du CFCM. Ces chicayas se produisent sur fond de guerre intestine pour savoir qui va s'imposer aux yeux de l’État. Hakim El Karoui affiche l'espérance d'une insertion paisible de l’islam dans la République en répartissant les rôles. A l'AMIF le volet financier et religieux, en particulier la formation et la rémunération des imams, la construction de mosquées, mais aussi l’amélioration de l'image de l’islam en France, la lutte contre la radicalisation, la xénophobie, le racisme, en particulier antimusulman, l’antisémitisme... Véritable caisse de financement, l'AMIF espère obtenir la régulation économique des marchés du halal et le statut de régulateur officiel des agences de voyage qui organisent le pèlerinage à la Mecque, en Arabie saoudite, en percevant à ce titre une rémunération. Encore faudra-t-il l'accord de l'Arabie Saoudite, ce qui n'est pas acquis et encore sous quelles conditions ? Au CFCM reviendrait le rôle institutionnel malgré qu'il soit de moins...