C’est une licorne… aux sabots d’argiles. Fondée en 2013, Doctolib est devenue l’une des entreprises les plus connues de France, grandement aidée par la crise sanitaire qui en a fait l’un des acteurs essentiels de la campagne de vaccination et des téléconsultations. Mais d’après les informations de Marianne, la plateforme de prise de rendez-vous médicaux n’en est pas devenue rentable pour autant. Depuis sa fondation, elle a accumulé pas loin de 600 millions d’euros de pertes et présenté un bilan déficitaire de 53,8 millions d’euros avant impôts pour l’exercice 2024.

2025 sera-t-elle l’année du virage ? Doctolib, qui emploie plus de 2 900 salariés en Europe, envisage la rentabilité pour la première fois de son existence. Jusqu’à alors, elle a surtout bénéficié du généreux soutien de Bpifrance, la principale banque publique d'investissement en France : 61 millions en 2017 et une participation de 120 millions à la levée de fond de 500 millions d’euros en 2022. Elle a également mis la main à la poche, en 2019, à une levée de fond de 150 millions d'euros –  sans que le montant exact soit connu. Le Crédit d’impôt recherche aurait également participé au financement de la licorne française, d’après Marianne.

Malgré toutes ces aides et levées de fond, Doctolib n’est pas rentable. Ses revenus ont généré en 2024 un chiffre d’affaires — autrement qualifié de revenu annuel récurrent — de 348 millions d’euros, essentiellement lié à la vente de logiciels et d'abonnements des soignants à ses applications. Mais Doctolib dort aussi sur une mine d’or tapie au sein de sa plateforme : les données santé des quelque 50 millions de Français inscrits.

Des données précieuses

Si Doctolib sert à la prise de rendez-vous médicaux, son offre s’est également enrichie avec le temps. Depuis l’année dernière, il propose désormais d’héberger des données Santé...