Ce n'est plus un secret pour personne, la France est en manque de médecins. Le phénomène des déserts médicaux ne concerne pas uniquement les généralistes, mais il touche de plus en plus les différentes spécialités médicales. Le cas de la dermatologie en est l’un des plus emblématiques, tant les délais de prises de rendez-vous sont réputés pour être longs, au-delà du raisonnable. Et ce ne sont pas les décisions gouvernementales qui amélioreront la situation : le 31 juillet, le journal officiel a publié le nombre d’internes du secteur pour la rentrée universitaire 2025-26. Ils ne seront que 102.

Un chiffre qui apparaît bien dérisoire, au regard des enjeux. La Société française de dermatologie (SFD) déplore le manque d’ambition du ministère de la Santé. Elle rappelle qu’il faudrait 125 nouveaux internes par an, ne serait-ce que pour remplacer les futurs départs à la retraite, quand d’après le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues, un dermatologue sur quatre est âgé de plus de 60 ans. Et encore, 125 nouveaux practiciens ne feraient que limiter les dégâts des vingt dernières années. Entre 2000 et 2023, leurs effectifs ont déjà diminué de 23 %, passant de 3 809 à 2 928 en 2023 d’après les données de la DRESS et de la SFD. Si les délais d’attente en 2012 s’élevaient à 41 jours d’après une enquête réalisée par l’IFOP pour Sanofi en juillet 2023, ils sont passés à plus de trois mois aujourd’hui, souvent dans le meilleur des cas.

Comme l’essentiel des métiers de la Santé, le secteur de la dermatologie souffre de la disparité géographique de ses effectifs. Si 922 professionnels de la spécialité exercent en Île-de-France, ils ne sont que 130 en Normandie ou 101 pour tout le Centre-Val de Loire. Un département comme l’Ain, qui compte 671 000 habitants, n’en accueille que six. D’après...