L’intégration des immigrés vue au prisme des chiffres officiels
CONTRIBUTION / OPINION. Loin des discours idéologiques et des idées reçues, André-Victor Robert* explore dans cet article synthétique la question de l’intégration de l’immigration en France à partir des chiffres officiels.
Sont considérées comme immigrées les personnes résidant en France qui sont nées de nationalité étrangère à l’étranger. La population immigrée comprend donc, d’une part, les personnes de nationalité étrangères (celles-ci représentent 7,7 % de la population sur le sol français en 2021), et d’autre part, les personnes nées à l’étranger et ayant acquis la nationalité française postérieurement à leur naissance (2,6 % de la population en France en 2021). Au total, les immigrés représentent donc 10,3 % de la population en France, une proportion en forte croissance depuis cinquante ans. Dans le même temps, les flux migratoires se sont profondément transformés : en 1962, les immigrés d’origine européenne représentaient près de quatre immigrés sur cinq sur le sol français ; en 2021, ils n’en représentaient plus qu’un tiers, alors que la part des Africains s’élevait à 47,5 %.
L’intégration des étrangers et des immigrés — voire de leurs descendants — au sein de la société française revêt plusieurs aspects que les sources statistiques disponibles permettent d’appréhender, quoique de manière incomplète et imparfaite. Nous traitons dans cet article de trois aspects particuliers de l’intégration des immigrés : la délinquance et la criminalité, l’éducation, et l’activité productive.
Délinquance et criminalité
Les immigrés et les étrangers, en particulier ceux originaires d’Afrique, sont très nettement surreprésentés parmi les auteurs d’actes délictueux ou criminels — ce qui bien sûr ne signifie pas que tous les immigrés sont des délinquants ni que les Français nés en France sont tous exempts de reproches ! On dispose de plusieurs sources statistiques pour rendre compte de ce phénomène.
Les statistiques de la police et de la gendarmerie permettent de distinguer les personnes mises en cause selon leur nationalité (mais pas selon leur lieu de naissance, et ne permettent donc pas de distinguer immigrés et non-immigrés). En 2019, les ressortissants de pays africains...