L’intelligence artificielle, ultime fossoyeur de notre civilisation ?
CONTRIBUTION / OPINION. L’intelligence artificielle achève l’effondrement de notre civilisation, qui ne survit provisoirement, dans l’indifférence générale, que sur l’argent et le délire, estime notre lecteur.
Qu’il est surprenant d’avoir collectivement oublié en Occident qu’être, agir et échanger sont les trois pieds de l’harmonie d’une civilisation ! La réflexion, l’action et la communication se nourrissent mutuellement et faiblissent toutes ensemble chaque fois que l’une décline.
Faut-il rappeler que la réflexion apporte la décision à l’action et l’expression à l’échange ? Que l’action apporte l’expérience à la réflexion et la tolérance à l’échange ; et que l’échange apporte l’efficacité à l’action et la connaissance à la réflexion.
Chacun peut constater que lorsque l’action manque, les phraseurs apparaissent. Quand l’échange faiblit, ce sont les activistes qui surgissent, et si c’est la réflexion qui est en panne, les moutons se mettent à suivre n’importe qui.
Il est heureusement plus rare que deux pieds soient simultanément malades. La réflexion déconnectée de tout échange et de toute action et l’action — je devrais dire le mouvement — sans réflexion et sans échange sont les deux formes d’autisme, pendant que l’échange, qui n’est plus nourri ni filtré par l’action et la réflexion, se transforme automatiquement en délire.
Depuis trois quarts de siècle, notre fausse élite a sous-traité l’action à la monnaie dont le lien à l’homme a été supprimé puis oublié, et dont l’origine de la force n’est même plus comprise. La classe politique, dans son ensemble, ne fait plus que de la communication, ce qui la rend aussi ridicule que distante de son peuple. Elle ne s’intéresse plus qu’à l’image qu’elle donne d’elle-même et encombre, pour ce faire, tous les médias qui s’en repaissent. Facebook est allé chercher le préfixe grec Meta pour s’en habiller et proposer une vie virtuelle réduite à la communication et résolvant tous les problèmes non résolus dans la vraie vie. Tous réduisent la vie à la communication.
Mais il restait encore la réflexion qui permettait de sourire de...