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Macron et Mélenchon, deux "anti-Nation"

CONTRIBUTION / OPINION. Jamais, depuis l’établissement de l’État français en 1940 dans des circonstances dramatiques, la Nation française n’a-t-elle été aussi en danger qu’aujourd’hui. Son pronostic vital est engagé par ceux-là mêmes qui la dirigent ou aspirent à le faire.

MACRON-MELENCHON
© ISA HARSIN/SIPA / Eric Tschaen-POOL/SIPA


« L'essence d'une nation est que tous les individus aient beaucoup de choses en commun, et aussi que tous aient oublié bien des choses. » Ainsi s’exprimait Ernest Renan lors de sa conférence « Qu’est-ce qu’une nation ? » à la Sorbonne le 11 mars 1882. Et il concluait par : « la nation est une âme et un principe spirituel ». L’âme est dans le passé, et le principe spirituel dans le présent. « L'une est la possession en commun d'un riche legs de souvenirs ; l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis ». La nation n’est pas déterminée par la race, la langue, les intérêts, l'affinité religieuse ni la géographie.

Une évidence s’impose : il n’y a pas de plus grand anti-Renan (ou « anti-nation ») que celui qui est le huitième (et peut-être dernier ?) président de la Ve République, Emmanuel Macron. Ou celui qui aspire à le remplacer pour devenir le premier président de la VIe République, Jean-Luc Mélenchon. Tous les deux sont ligués contre la Nation.

Emmanuel Macron, agresseur compulsif de la Constitution, aime les (flatteuses) comparaisons avec ses prédécesseurs, surtout le plus illustre. Que n’a-t-on entendu ses thuriféraires vanter la hauteur gaullienne d’un Macron « rendant la parole au peuple » avec sa dissolution du 9 juin. Gaullien ? Non et pour deux raisons évidentes. Pour l’une, de Gaulle, un soir d’élection où le peuple vient de parler, ne lui aurait pas rendu la parole mais l’aurait écouté. Et pour l’autre, un communiqué de l’Élysée aurait immanquablement suivi : « compte tenu du désaveu du peuple, il m’est évidemment impossible de poursuivre mes fonctions qui cesseront demain à midi. ». Pas très gaulliennes donc, l’annonce de Macron d’avant les élections, de rester quoi qu’il en coûte, ni cette idée saugrenue d’avoir voulu « jeter une grenade dégoupillée » ! Le 9 juin, il n’a pas rendu...

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